Up and down

Up...
Hier, tandis que j'étais en train de ranger mon bureau en faisant des tas (c'est ma méthode de rangement, le tas, ce qui vous permet d'imaginer le pire -et avec raison- en ce qui concerne mon chez moi), E. est passé devant ma salle. Pas n'importe comment: à la E., c'est-à-dire de manière un peu bizarre... Là, en l'occurrence, il faisait en sorte de ne pas décoller ses pieds du sol en avançant, accompagnant ses pas d'un «woush woush». En le voyant, et parce qu'il fallait bien que je sorte pour attendre mes élèves (parce que si je commets l'erreur d'être trop long dans l'effaçage de tableau, ils se permettent d'entrer sans y être autorisés, les gredins), je me dirige vers le couloir. Tournant ostensiblement la tête vers lui, et lui pas encore très loin, il me salue, je le salue, nous nous saluons. Il se dirige logiquement vers sa salle, mais revient presque aussitôt, un peu hésitant, puis à la fois timide et fier, annonce: «Monsieur, j'ai eu 17,5 en maths!».
E. est un garçon un peu (beaucoup) bizarre, qui m'en a un peu (beaucoup) fait chier au milieu du fabuleux groupe de sixièmes débiles, mais éminemment sympathique aussi et qui pouvait montrer au milieu d'un bordel monstre une vraie application au travail à condition d'être juste devant lui. Et qu'il soit fier d'une bonne note, c'est juste fabuleux.

C'est moins fabuleux que mes fabuleux troisièmes soient convaincus que le collège leur interdit de faire des photocopies du livre de maths parce que ça l'abîmerait, juste parce que «le photocopillage tue le livre», mais c'est quand même un peu rigolo...


Down...
Aujourd'hui, en entrant très vite dans le centre commercial, pressé parce que je ne voulais pas rater le début de la fin de Gossip Girl, mais avec l'idée de m'acheter rapidement une ou deux boules et, éventuellement, un cylindre, pour expérimenter des résultats de physique chez moi, j'ai croisé nombre de gens qui sortaient justement de ce centre commercial. D'autres faisaient la queue au distributeur, dont l'un regardait les gens qui sortaient (eh oui, tout est lié!). Arrivé dix mètres plus loin, j'ai eu la certitude que ce jeune homme à lunettes à la coiffure un peu curieuse mais qui avait l'air assez jeune pour pouvoir la porter (d'autant qu'elle pouvait aussi passer pour un raté de coiffeur) était A. Alors, je me suis arrêté, je me suis retourné. Mais, contrairement à E., je n'ai pas fait demi-tour. J'aurais bien voulu, c'est même pour ça que je suis repassé par là en ressortant, au cas où, mais qu'est-ce que j'aurais eu à lui dire, à A... Je sais bien tenir des conversations avec d'ex-camarades de lycée que je croise au hasard d'une rue, mais lui, il est tellement au-dessus de tous les autres, il était tellement... et tellement... C'est A., quoi!
Et puis, il m'est déjà arrivé de l'apercevoir, moins bien coiffé mais accompagné, et de ne pas aller le voir, alors il m'aurait forcément fallu le justifier.
Et puis de toute façon, c'est très mal rangé chez moi.

Commentaires

Anonyme a dit…
Tu crains pas qu'un de tes élèves tombe sur ton blog ? (Peut-être est-ce déjà arrivé ?)

cecilette
Jeanne ou Serge a dit…
Aucun élève qui se respecte ne pourrait avoir l'idée qu'un prof soit assez "cool" pour avoir un blog! Même "cool" est un mot que ne prononcerait même pas un élève qui se respecte....
Pierre a dit…
En effet, cecilette sans majuscule ni accent, je doute vraiment qu'un élève imagine qu'un prof puisse avoir un blogue. Mais, de toute façon, les informations données ici ne sont normalement pas suffisantes pour me trouver via Google: il n'y a pas de prénom, pas de nom d'élèves, pas de collège, pas de nom de famille...
Anonyme a dit…
Tu écris que tu es repassé par là, pour essayer de croiser à nouveau A. Le problème, c'est que tu n'es pas repassé assez vite. Admettons que tu ne saches pas trop quoi lui dire, ce n'est pas grave, le tout est de provoquer le hasard. Il fallait observer discrètement où A. allait pour pouvoir ensuite le rencontrer, et faire en sorte qu'il t'aborde, lui. Comme ça, il aurait engagé la conversation, et tu n'aurais pas eu à te demander ce que tu allais bien pouvoir lui dire. Et au pire, tu lui aurais demandé l'adresse de son coiffeur, histoire de parler.
Anonyme a dit…
J'aimerai bien être élève aujourd'hui ! Essayer de trouver mes profs sur le net ...
Et puis ne serait-ce que pour leur envoyer des mails, ou pour en recevoir...ça se passe comme ça maintenant j'ai vu ! Et même qu'on peut écrire nos devoirs à l'ordi et les imprimer... truc de ouf !

cecilette, sans majuscule ni accent en effet ;)
Pierre a dit…
Au pire, cecilette, tu peux devenir prof et chercher les blogues de tes élèves...
Anonyme a dit…
lol ! tu fais ça toi ? t'en as trouvé déjà ? (parcequ'ils en ont tous un, c'est obligé !)

cec
Pierre a dit…
J'ai fait ça, oui. Et j'en ai trouvé quelques-uns (de toute façon, avec les skyblogs amis, le plus difficile est de trouver le premier). L'an dernier, il y a eu deux problèmes au collège à ce sujet, alors j'ai eu envie de voir. Bah, c'était un peu nul.

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