Naughty girl

Quand on veut faire un film trash où l'héroïne crache son venin au monde entier comme Tatie Danielle, on commence par faire une jolie affiche avec une jeune fille occupée à jeter un chat dans une poubelle. Avec un peu de chance, la SPA trouve ça choquant, surtout que la bande-annonce montre bien le funeste destin du trop choupinet petit chat aux potentiels spectateurs, et le buzz fait le reste. En allant voir Vilaine, j'étais donc convaincu d'aller voir un film à l'humour sans limites, éventuellement complètement barré comme il faut l'être pour oser jeter un chaton tout mignon.

Et finalement, il m'a bien fallu une heure et que Thomas Ngijol dise qu'il est «noi' et sans papie's» pour que j'esquisse enfin un sourire (pas plus, il faut raison garder). Car, jusqu'à ce moment-là, Vilaine n'est pas vraiment drôle, ni même vraiment méchant... Parce que la vilaine Marilou Berry (qui ressemble définitivement à sa mère) n'est méchante que pour se venger de ses copines qui lui ont fait croire au Prince Charmant, mais qui en ont profité pour la relooker et la rendre un peu présentable (au moins au niveau des sourcils), ce dont elle ne profite même pas. Elle préfère faire croire à sa future ex-copine qu'elle va s'inscrire au Juste Euro (so 2002!) alors qu'en fait, elle va se ridiculiser à Questions pour un champion, Les dicos d'or (so 2005!) ou Des chiffres et des lettres présentées par Patrice Laffont (so 1976!), car il est bien connu qu'on passe dans ces émissions juste en téléphonant et en répondant à une question sur l'Homme du Cantal. Ou bien, pour nuire à son autre future ex-copine qui tient un musée de faïences animalières (ce truc moche et kitsch dont on peut se moquer quand on fait un film un peu hype, du genre de ceux qui ont du Il était une fois sur la BO), elle monte une rébellion avec ses amis vieux.

Car la vilaine Marilou Berry n'est même pas une vraie méchante. Elle n'a que la bassesse de se venger, en employant des moyens parfois tellement énormes -par exemple avec son futur ex-patron Martinez- qu'ils sont absolument improbables. Sans doute cette énormité était-elle censée suffir pour «faire décalé» mais c'est complètement raté... Ou presque, parce que, à force d'excès dignes des Dents de la nuit, Frédérique Bel livre un numéro final parfait en mariée hystérique accrochée à un radiateur, qui lui permet même, au passage, de se défaire un peu de son image de blonde coconne. Et m'a, au moins, permis de ne pas sortir complètement déçu du film.

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