L'eau, le feu, le vent: de tous les éléments, on est locataires

Parmi les raisons qui me font aimer les vacances en Auvergne, il y a un certain calme dû au fait d'être relativement loin de tout, les collines où gambader pour faire mes trente minutes (voire plus) de marche presque-quotidiennes, les noisettes pas forcément mûres à ramasser sur le bord de la route, les chevreuils qu'on peut croiser comme ça au détour d'un virage, le fait d'avoir six chaînes de télévision grâce à la parabole, les brioches aux pralines le matin, les routes très calmes sur lesquelles on peut chaussuràrouletter sereinement, le tout sans la moindre odeur de vache, de poule ou de porc par rapport à certains villages alentour.
Et puis il y a un garçon.

Il est grand, il est plutôt bien fait de sa personne, il est intelligent, cultivé, drôle et poli, il semble assez sportif aussi (il fait du vélo, du ball-trap et accessoirement de l'armée), il a des cheveux bouclés quand il a des cheveux... Il est donc assez parfait, en somme.
Mais sa particularité principale, c'est que, l'une des premières fois où je l'ai vu, il nageait dans une toute petite piscine avec tout juste quelques mois au compteur. Et que depuis, il a appris le violon, il a eu une lunette astronomique, il m'a prêté Le bizarre incident du chien pendant la nuit (un livre avec des probabilités et un autiste!), il a manié les bolas parfois enflammées, il a envié mes chaussures à roulettes, tout en grandissant (heureusement pour lui) et en poursuivant des études plutôt brillantes, du genre qui permettent de visiter les Champs-Élysées un 14-Juillet.
Autant le dire tout de suite, ce garçon est un peu impressionnant.

Il y a deux ans, un soir, il m'a raconté par le détail l'histoire du dessin animé Avatar, le dernier maître de l'air. Avec une ferveur certaine, au point que j'ai, par la suite, souvent regretté de ne jamais être au courant quand GameOne ou Nickelodeon rediffusaient la série depuis le début, mais sans aller jusqu'à acheter les dévédés de la saison 1.
Puis il y a eu le film de M. Night Shyamalan, simplement intitulé Le dernier maître de l'air en 3D, sans mention d'un avatar dans le titre, histoire de ne pas tromper le public qui espérerait voir de nouvelles aventures des Géants Bleus (même si, ici aussi, il est question d'harmonie avec la nature, de l'importance du spirituel, toussa toussa).
Et ce Dernier maître de l'air en 3D, même en 2D, a fini de me convaincre que je devais absolument regarder la série d'origine! En 1h43 (un peu moins, si on ne compte pas le générique), j'ai ressenti des réminiscences plus ou moins vagues de ce que ce garçon avait pu me raconter deux ans avant, tout en trouvant le tout très mal exploité dans le film. Son heure quarante-trois passe comme une heure quarante-trois, sans gros temps mort, mais rien n'est absolument réussi.

D'abord, les combats n'ont rien de flamboyant. Dev Patel est raide comme un piquet, mais ce n'est pas le seul problème. Entre un abus de ralentis qui finit par nuire au grandiose supposé des scènes et quelques combats expédiés en deux attaques et une contre-attaque au milieu avant de, éventuellement, dégénérer en un combat où les gens se sautent dessus, le film d'action tombe à plat. Mais le film d'aventures écolo-spirituel-so-2010 pâtit lui aussi très largement d'un scénario qui ne voit pas plus loin que la séquence actuelle et ne pense même pas à préparer un éventuel rebondissement ou un personnage qui changerait de camp en cours de route (ou montrerait une vague profondeur, en tout cas). Enfin, le film pour enfants a oublié de caser des gags vraiment drôles (et même des gags pas drôles, en fait) pour qu'on puisse un peu s'attacher à Aang et Katara, malgré leurs nez (ils sont frère et sœur de narine, incroyable!), ou à Sokka, malgré sa coupe de cheveux...
De quoi me faire douter d'aller voir un éventuel livre II sur la Terre, s'il existe un jour, ou même un autre film de M. Night Shyamalan que je ne connaissais pas encore. Mais, vraiment, de quoi me donner envie de voir cette histoire franchement pas mal dans sa version animée et sans doute plus réussie.

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