Flashback

Télé2semaines se plaint que, l'été, à la télévision française, il n'y a que des rediffusions et que c'est scandaleux... Admettons, en effet, que ça craigne de rediffuser encore l'hexalogie du Gendarme de Saint-Tropez, mais, sans une programmation faible, comment aurais-je pu voguer au gré de ma nouvelle numérotation de Numericable, tout en pestant contre cette idée de merde de caser France 5 sur la 13 pour mettre Paris Première sur la 5, comme si c'était terriblement logique?... Et, surtout, comment aurais-je pu atterrir alors sur CinéCinéma Émotion (c'est la 105, pour info)? Et voir le bandeau indiquer ce qu'il indiquait comme programme à venir, au point que, le temps que mon cerveau réagisse, je revienne sur CinéCinéma Émotion pour être bien sûr que, oui, dans un instant, il va y avoir Martha, Frank, Daniel et Lawrence!

Martha, Frank, Daniel et Lawrence, soyons honnêtes, n'est pas un grand film. Aussi, vous avez tout à fait le droit de vous demander même de quoi il s'agit. C'est un de ces films de la fin des années 1990 qui n'est pas tellement connu (tenez, et La carte du cœur, vous connaissez, vous?), au point que personne n'a jamais jugé utile d'en sortir un dévédé en France. C'est un peu dommage, parce que, malgré tout, c'est un film assez sympathique, autour de Martha, Frank, Daniel et Lawrence (notons à quel point le titre français est bien trouvé, du coup!), une Américaine et trois Anglais qui tombent sous son charme, ce qui est plutôt normal parce que Monica Potter -qui joue Martha, donc- est plutôt jolie. Je l'ai longtemps confondue avec Alice Evans, c'est dire. Je pense que ça n'arriverait plus, maintenant que j'ai revu Alice Evans dans la saison 2 de Mentalist.

Ma première rencontre avec Martha, Frank, Daniel et Lawrence, c'était sur M6. Ne me demandez pas la date, je n'en sais évidemment rien, mais probablement vers 1999. Il y en a forcément eu une autre peu après, puisque j'ai pu l'enregistrer. J'avais vraiment beaucoup aimé la construction du film, qui repose sur les différents points de vue de Frank, Daniel et Lawrence et de leurs rencontres respectives avec Martha, mais aussi sur une narration non-chronologique, qui permet un mini-rebondissement au milieu du film. Sauf qu'en vrai, je sais très bien que ce n'est pas pour ça que j'avais voulu enregistrer Martha, Frank, Daniel et Lawrence (notons à quel point le titre est long, du coup!). La vraie raison, c'est Lawrence...

Mais qui est le maître du Zodiaque Lawrence?

En voyant que, dix ans après, CinéCinéma Émotion rediffusait Martha, Frank, Daniel et Lawrence (non, tout de même, c'est vraiment long à taper), mon premier souvenir a été pour Joseph Fiennes. Je me suis souvenu de mes passages réguliers sur Kiosque, à espérer voir quelques minutes de Shakespeare in Love avant l'écran noir, si possible des minutes où il était dedans. Puis il y avait eu mes savants calculs pour arriver au meilleur moment, quand William Shakespeare couche avec Gwyneth Paltrow -de mémoire, je dirais que c'est vers la 42ème minute du film?- et que je bavais devant ma télé avec des petits cœurs à la place des yeux... Et donc, soudain, il y avait ce film entier avec lui dedans: Martha, Frank, Daniel et Lawrence (je sais que vous aviez compris que c'était celui-là et que j'aurais pu m'épargner de le retaper, mais ça sonnait mieux avec, non?)!

Oui, ça fait un peu peur, je sais bien...

Soyons clairs, après avoir enfin vu (et aimé) Shakespeare in love, nos chemins se sont un peu séparés, à Joseph et moi. Ce n'était déjà plus pareil au temps de Stalingrad (Enemy at the Gates), par exemple. Déjà, dans Stalingrad (Enemy at the Gates), il y a Jude Law...
C'est qu'ils ont été très nombreux (oh là!), ceux que j'ai regardés avec des petits cœurs à la place des yeux, qu'ils jouent, qu'ils chantent, qu'ils présentent. Et parfois, avec le recul, je ne me comprends pas moi-même... Je sais bien qu'un adolescent ne sait pas maîtriser ses hormones, mais tout de même... Enfin, au moins, ceux qui jouent m'ont parfois fait regarder de bons films (et des bouses innommables aussi).
Quant à Joseph, j'ai été plutôt ravi en le voyant au casting de Flash Forward, parce que je savais que ce serait une bonne occasion de le revoir.

Je n'étais donc pas le seul à préparer nos retrouvailles?!

Finalement, il y a eu les vacances, c'était un peu compliqué, alors je n'ai pas dépassé le sixième épisode de Flash Forward...
Et puis, Martha, Frank, Daniel et Lawrence, donc.
Je dois dire que, malgré tout, j'avais un peu peur.
Peur de détruire un agréable souvenir (j'ai constaté la semaine dernière que Les Visiteurs ne me faisaient plus rire, j'en suis fort triste). Peur de constater que, vraiment, je pouvais aimer n'importe quoi pour peu qu'il y ait un acteur bandant dedans, sans aucun esprit critique.

Oui, j'ai ce genre de moments de doute, ça va, hein...

Et ça ne s'est pas produit.
Au contraire!
Alors que je n'avais plus vu ce film depuis dix ans, je me suis rappelé de certaines situations, de certains détails, de certaines scènes. Et, surtout, j'ai passé une heure vingt-cinq assez délicieuse, en revoyant un film qui n'est certainement pas l'objet cinéphilique du siècle, mais qui maîtrise tout à fait son sujet, avec un casting éminemment sympathique, que ce soit Martha, Frank, Daniel ou Lawrence, et des grandes tirades sentimentales qu'on a envie de croire.
Une comédie romantique réussie, en fait.
Et avec Joseph Fiennes, en plus...

Non, promis, je n'ai pas de petits cœurs à la place des yeux!

Commentaires

Funben a dit…
Tain et moi qui comptait sur toi pour voir Léo tout nu... Je suis déçu...
Nataka a dit…
Moi c'est Frank que j'aurais regardé avec des petits coeurs dans les yeux (limite même encore maintenant). Mais ma télé ne va pas jusqu'à 105 chaines.
Pierre a dit…
FunBen: Léo? Léo-de-Foudre? Mais enfin, quelle curieuse idée!?

Nataka: Frank? Mais, dans ce film-là, il a un peu des cheveux qui font sale et un air fatigué, non?
Nataka a dit…
Sûrement, et ça lui arrive souvent d'avoir l'air fatigué. Mais que veux-tu, le coeur a ses raisons...

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