Do-Day Deux

Lundi soir, à l'Olympia, je me suis un peu demandé pourquoi Cyril Féraud était venu voir Dorothée alors que la première partie de son concert n'avait pas l'air de le passionner plus que ça. Tout juste s'est-il mis plus souvent debout que Jean-Marc Morandini, mais il était plus près de la scène, donc plus au milieu des gens qui passent les trois quarts du spectacle debout, alors il était bien obligé, pour voir un minimum ce qui se passait devant...
Et puis, à l'entracte, j'ai compris qu'il y avait maldonne quand, tandis que j'attendais tranquillement sur les escaliers de l'entrée, j'ai été perturbé de voir Cyril Féraud à ma droite, alors même qu'il venait juste de dire bonjour à Billy à ma gauche. Alors j'ai regardé à droite, puis à gauche, constaté que oui, il y avait bien deux Cyril Féraud, regardé encore à droite et à gauche et compris que, en fait, le type dont je regardais les réactions depuis une heure et demie était en fait Damien Thévenot...
La honte, quoi... Confondre Cyril Féraud et Damien Thévenot...
Damien Thévenot, donc, n'a pas particulièrement kiffé sa race.
Ce qu'en a pensé Cyril Féraud, par contre, je ne sais pas, il n'était pas dans mon champ de vision, pas plus qu'Alizée ou Faustine Bollaert.
Alors que, la veille, je sais que Christophe Beaugrand était à fond les ballons.

Mais la veille, c'était bien plus pratique! Merci aux places offertes et aux familles invitées qui s'en vont au début de la deuxième partie: je me suis retrouvé au premier rang en mezzanine, avec une vue plongeante sur tout le public de la fosse, les mouvements de danse particuliers de Christophe Rippert pendant Coup de tonnerre ou Cri-Cri, Laly et Bénédicte De Hélènélégarçons et leurs enfants debout sur les fauteuils.
Les enfants, hein, pas les grands.
Et cette vue d'ensemble, wouaouh!
Voir toute la fosse debout, même si l'ambiance est forcément plus fraîche là-haut, c'est génial!
Voir les gens taper des mains, taper des pieds, crier, hurler et réagir au quart de tour dès les premières notes de chaque chanson, lever les bras dès le premier «Docteur» de Docteur pendant son medley ou s'asseoir comme un seul homme au début de La petite Jeanne ou encore voir d'un seul regard toute la salle, de bas en haut, chanter sur Des millions de copains quand elle est éclairée...
Je craignais que ce concert du dimanche soit celui de trop, après la folie du samedi soir, je craignais d'être un peu fatigué à cause d'une nuit terminée très tôt pour aller chiner et fouiller dans le bac à 45 tours d'une dame qui déclarait «Il me reste surtout du kitsch... Mireille Mathieu, Chantal Goya... Oh, et Dorothée aussi, ah, je la déteste!», à laquelle je n'ai pas osé demander si elle parlait bien de la chanteuse que j'allais voir l'après-midi même à l'Olympia, je craignais de mal supporter les chansons pénibles, mais NON!
Définitivement non!
Au contraire, en connaissant le spectacle, c'était le meilleur moyen de profiter à fond des meilleurs moments et de relativiser les moments les plus longuets. D'autant que, pour ce spectacle, j'avais un voisin avec qui commenter les plantages de texte, la bonne idée de ce jeu d'ombres sur le mur du fond pendant le medley rock et ses danseurs de twist ou le fait que, quand elle balaie, Dorothée étale plus qu'autre chose.
Ô suprême joie, j'avais aussi le super-ventilateur Dorothée pour jouer avec.


Du coup, j'étais à fond.
Et voir Corbier monter sur scène pour chanter Le Nez de Dorothée, ça m'a juste rendu extatique. Bien sûr, blablabla, concert nostalgique, blablabla, mauvaise image de Dorothée, blablabla, chanteuse has-been, blablabla, mais tant pis: ce Nez de Dorothée et la surprise que ça représentait, c'était dément. Et de toute façon un milliard de fois moins grotesque que voir Jacky faire le zouave en tirant la langue à chaque coin de la scène.
Mais surtout, en voyant Dorothée dire au revoir, quitter la scène par la gauche après avoir manqué de se faire renverser par Krees (ah... se faire renverser par Krees...) sur le rappel de Coup de tonnerre, ou quand elle a elle-même fermé le rideau de l'Olympia après avoir ramassé ses fleurs, j'ai commencé à être ému. Ému à l'idée que ce soit la fin, qu'elle s'en aille sans savoir pour combien de temps... Et c'est ainsi que, en sortant, j'ai acheté mon billet pour la dernière, celle avec Cyril Féraud, Damien Thévenot, Alizée et d'autres célébrités tout aussi connues: Faustine Bollaert, Stéphane des Aventuriers de Koh-Lanta, Willy et Gérald qui présentèrent, un temps, Zapping Zone (de quoi faire bisquer ma sœur!), Allan Van Darc, Guillaume Stanczyk, Séverine Ferrer, Gérard Majax, Éric Massot, Manu Joucla...
Et Ariane, surtout, en fait.

Mais globalement, un peu trop de gens invités, avec le risque que, même en bas, il n'y ait pas d'ambiance. Seulement, c'était la dernière et en plus, Dorothée n'était pas filmée. Alors les applaudissements ont été extrêmement nourris, entre chaque chanson (sauf après La petite Jeanne, parce qu'il faut pas pousser), les «Dorothée, Dorothée!» reprenaient pour un rien et, comble du bonheur, elle a, mine de rien, joué avec le public, levé nonchalamment un bras en chantant Maman, dansé un twist pendant que ses choristes chantaient «et mes chaussettes rouges et jaunes à petits pois», multiplié les mouvements d'épaules -évidemment acclamés- sur Les Neiges de l'Himalaya, quand bien même ce n'était pas sur la partie chantée, esquissé un vague début de chorégraphie avec Jacky et les balais, répondu que le lapin était dans la forêt avec les chasseurs à quelqu'un qui avait crié (légitimement) «un lapin» quand elle avait eu l'idée de laisser un blanc après avoir commencé sa phrase par «Ce matin»... Jean-Paul Césari a chanté tout Nicky Larson (oui, bon, nostalgie blablabla...), Ariane était au bord des larmes en entonnant avec Jacky et les talents Des millions de copains, Claude Berda est venu chanter pour sa star et A et B se sont retrouvés sur la même scène, Gérard Salesses a relevé le synthé un peu faible de Folle de vous en jouant lui-même au piano (avant que Dorothée manque de lui écraser les doigts par accident)...

Et le concert du lundi est devenu encore mieux que le concert du dimanche qui était encore mieux que ceux du samedi. Pat Le Guen semblait trouver que je criais un peu fort mes «Folle de vous» (à ce stade, on ne peut plus dire chanter, surtout que c'est bien trop haut pour moi) mais derrière, Ari des Années Fac semblait adorer le fait que le public s'asseye sur chaque couplet de La valise 2010 et se relève sur les refrains pour se déchaîner. Le final a duré un temps indéfinissable, que ce soit pour Des millions de copains, Folle de vous ou Coup de tonnerre, puis elle est partie, le rideau s'est refermé et mes yeux étaient bien un peu humides.
Puis elle est ressortie devant le rideau rouge, le temps de dire «À bientôt, peut-être» et cette fois, c'était vraiment fini...

Mais en un sens, tant mieux, les treize derniers jours de vacances ne seront pas de trop pour que mes mains se reposent un peu. Et on sait depuis qu'il faut, déjà, se préparer à Bercy...

Commentaires

Rhum Raisin a dit…
Je ne sais pas si mes mains et si ma voix auraient pu supporter des concerts supplémentaires. Mes mains, aujourd'hui mercredi, sont encore parcimonieusement piquées de microcloques, dues aux applaudissements sans doute trop violents. Quant à ma voix, elle a ressemblé pendant un jour entier à celle de Marc Lavoine avec une angine. Ce qui est assez éloigné de ma vraie voix, sache-le.
Moi, oui, bien sûr, j'aurais aimé assister à tous les concerts, derrière Julie d'Europe 1, parce que c'était bien. Et je suis d'accord, ce Coup de tonnerre est définitivement une tuerie en concert. Néanmoins, j'aurais vraiment aimé 2394, comme les "Anonyme" du billet précédent, même si, avec aussi Les Neiges de l'Himalaya, le champ lexical de la catastrophe naturelle aurait été un peu redondant. 2394 reste quand même une de mes chansons préférées.
Quant à ces vidéos de Pouit7777, dont je ne me lasse décidément pas, je note qu'elles ne laissent rien apparaître de son univers, puisqu'au lieu de tourner autour de la table et de permettre ainsi de voir l'arrière plan, c'est la table qui tourne et qui, du coup, ne dévoile qu'un bout de mur, ce qui frustre un peu.
Pierre a dit…
Mince, je suis démasqué.
Je préférais le fond uni, ma porte était la seule solution, alors j'ai fait tourner la table. Et ce n'était pas si facile!
(et ce pseudo, j'ai honte, mais bon, tant pis...)
Mais cela veut donc dire, RR, que tu étais aux concerts? Au(x)quel(s) donc? Nous nous sommes peut-être croisés sans nous voir!
Rhum Raisin a dit…
Peut-être nous sommes-nous même croisés en nous apercevant.
cecilette a dit…
mais vous êtes naze !! c'est pas possible ça ! on aurait pu s'organiser une p'tite rencontre à 3 qd meme !
et je sais que vous vous êtes aperçu en plus, bande de naze !
RR, on se verra à lyon si tournée il y a ! :D
Pierre a dit…
Non mais cecilette, tu peux pas trop comprendre, en fait.

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