LTODLCF for kids (volume 1)

Alors qu'on célèbre en grandes pompes un événement passé il y a très longtemps, voire encore plus longtemps au point que les enfants ne savent même pas pourquoi le collège est fermé ce jour-là même s'ils pensent sérieusement avoir une piste en évoquant les tours jumelles ou que des gens se demandent encore si c'est un jour bien utile à férier, il me semble que je tiens une vraie raison valable de célébrer encore cette journée, au même titre que le 8 mai ou le 14 juillet: le 11 novembre est le jour où Taram et le chaudron magique fut diffusé pour la première fois de sa vie à la télévision, car c'est ce qui se passera ce soir précisément, pile nonante ans après l'armistice de Rethondes qui marquait la fin de la Première Guerre Mondiale (je précise, pour ceux qui n'avaient pas d'autre idée que «deux mois après le 11 septembre» mais qui avaient bien compris à mon ton son que ce n'était pas ça).

Pour comprendre pourquoi c'est si cool, de pouvoir voir Taram et le chaudron magique sur sa télé, Douchka est celle qui en parle le mieux, car, en grande fan du film, elle lui a même consacré une chanson entière, en 1985, sobrement intitulée Taram et le chaudron magique. Parce que Douchka, dès sa sortie, a compris que ce film n'était pas qu'une histoire de chaudron magique, ni même juste les péripéties du cochon Tirelire et de Gurki le croqueur de pommes, et pas seulement un plan terrible d'un roi aux noirs desseins. Il y a bien plus que ça, dans Taram qu'elle a su interpréter comme une métaphore de la vie: l'émotion fait danser les poètes, le soleil fait chanter les fenêtres, la rentrée fait chanter les vendanges et l'amour fait rêver les garçons, les filles de seize ans! Elle était tellement fan, Douchka, qu'elle pensait sincèrement que Taram et le chaudron magique valait mieux que la littérature et les vaisseaux cosmiques dont sont si friands les adolescents.

Malheureusement, elle avait oublié qu'en 1985, plus personne ne s'intéressait à la conquête spatiale et que, avec la création du Minitel, plus personne ne lisait de livres... Au contraire, on était plutôt friand de Donjons et dragons et c'était exactement pour ça que les studios Disney avaient choisi cette incursion dans l'heroic-fantasy... Que les ados n'allèrent pas voir, occupés qu'ils étaient à jouer sur leur Atari, et auxquels les parents n'emmenèrent pas leurs enfants, regrettant l'époque de Cendrillon, La Belle au Bois Dormant voire Rox et Rouky (la preuve: ce sont mes grands-parents qui m'avaient emmené à l'une des premières séances ciné de ma vie)... Dépitée par le flop retentissant du film (de ceux qui faillirent faire couler l'entreprise), Douchka allait consacrer encore quelques années à défendre ses coups de cœur ciné, avec des titres comme Basil détective privé ou Bernard et Bianca, avant de poser nue pour casser son contrat avec Disney et être enfin autorisée à voir des films avec des vrais acteurs dedans.

Mais qu'est-ce qui fait courir Taram?
C'est le chaudron magique
Mon cœur fait boum comme un tam-tam
Pour le chaudron magique
Laisse tomber ta littérature
Et tes vaisseaux cosmiques
J'ai l'nouveau plan pour l'aventure
C'est le chaudron magique
Ouwoho Ouwoho, pour la fête, c'est génial
Ouwoho Ouwoho, la folie intégrale
La super urgence
On est en partance!

Lana et Paul Sebastian / Claude Lemesle - Humbert Ibach
Ibach 1985

Commentaires

Anonyme a dit…
Ah tiens, on avait le même programme hier soir. Taram est un film que j'adore, spécialement parce que c'est un des moins connu. Mais c'est vrai que pour des tout petits enfants, ça fait un petit peu peur. Le seigneur des ténèbres est vraiment très moche.
Anonyme a dit…
Le cinéma pour enfants, ainsi que les chansons pour enfants, sont a priori des domaines qui ne m'attirent pas. Encore moins lorsqu'il datent d'une année antérieure à moi. C'est pourquoi je ne sais pas de quoi tu parles, mis à part ce titre, bien sûr, qui ne m'est pas inconnu, mais rien de plus. Bref, je suis ennuyé, je n'ai pas de réel avis. Je n'aime pas trop la chanson. Même si je l'aurais sans doute préférée par Karen Cheryl.
(En revanche, "mon ton son(barré)", j'aime!)

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