La mentaliste
Je sais ce que vous êtes en train de vous dire. «Mais pourquoi est-ce qu'il nous met cette vidéo? Ça a l'air bien naze, son truc» et je suis bien d'accord avec vous: vu comme ça, ça a pas l'air bien cool, Profilage. D'abord, le titre est franchement moche. Et puis, une bande-annonce qui se base sur des extraits de Flics, mais aussi et surtout de Navarro, de Julie Lescaut, de Une femme d'honneur, de Diane, femme flic et même de Femmes de loi et de Alice Nevers, le juge est une femme, tout en affirmant dans le même temps que, jusqu'à présent sur les scènes de crime, il n'y avait que des flics (ce qui n'est justement pas le cas des deux dernières, et c'est potentiellement ce qu'on peut leur reprocher, comme on peut de toute façon reprocher au commissaire Lescaut de sortir trop souvent de son commissariat alors que ce n'est pas son job), ça fait franchement pitié.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous, j'ai même un peu de sympathie pour ce défilé de vieilles gloires qui m'ont plus ou moins fait vibrer les jeudis soirs de ma vie devant les policiers de TF1 (qui n'existent plus depuis un certain temps, mais vu la coiffure d'Isabelle Florent ou le teint de pêche de Navarro Jécoute, je soupçonne les auteurs de cette bande-annonce d'être remontés très loin dans leurs cassettes). Et notez qu'on a quand même échappé à un petit extrait de Sœur Thérèse.com dans le lot. Et de toute façon, malgré cette bande-annonce, je le dis haut et fort, j'adore Profilage!

Entendons- nous bien... Évidemment que Fais pas ci, fais pas ça reste la meilleure série du moment, toutes catégories confondues, et le phénoménal final de la saison 2 diffusé ce soir sur France 2 l'a démontré une fois de plus, mais, justement, Fais pas ci, fais pas ça est désormais terminé. Je suis extrêmement pressé de voir comment la situation va évoluer entre les Lepic et les Bouley, parce que cette fin de saison est pleine de promesses et que le rapprochement des familles peut donner des choses exceptionnelles (et parce qu'il est aussi absolument impératif qu'Elliott ne fasse pas que passer dans l'écran tellement c'est frustrant), mais il me faut attendre, dorénavant. Alors il me reste Profilage. Qui, en plus d'être moins bonne que Fais pas ci, fais pas ça, Profilage a aussi le fâcheux défaut de se terminer dès cette semaine, il est donc urgent que je défende cette série, qui a fait à peine 25% de parts de marché jeudi dernier, ce qui est bien, mais pas top, parce que Profilage mérite de faire au moins aussi bien que Julie Lescaut.
À première vue, Profilage ressemble à une de ces séries françaises qui veut copier une série américaine, mais il y a quelque chose en plus dans Profilage qu'il n'y a pas dans R.I.S. police scientifique et ce quelque chose, c'est Odile Vuillemin. C'est elle, la caution «profilage» de Profilage, puisque c'est elle la profileuse. Et elle est absolument parfaite dans le rôle de Chloé Saint-Laurent, psychologue à tendance autiste, très à part dans l'équipe dans laquelle elle devrait s'intégrer. Alors que Matthieu Pérac (Guillaume Cramoisan) est plutôt dans la mouvance traditionnelle à la P.J., Chloé résout les enquêtes en se plaçant dans la tête des criminels.
C'est une profileuse, quoi...
Mais quand elle se place dans la tête des criminels, elle ne fait pas les choses à moitié: elle est presque possédée, et en tout cas très loin de ce monde, et elle en devient éminemment sympathique. Tout comme quand elle essaie désespérément de se faire bien voir par ses nouveaux collègues. Tout comme quand elle fait sa petite moue de «bah quoi, qu'est-ce que j'ai fait?».

Grâce à elle, Profilage est une série policière qui fait rire pour de bonnes raisons (contrairement à R.I.S. police scientifique, par exemple), mais aussi grâce aux autres et leur perception de cette fille bizarre. Les autres, ce sont ses collègues: Guillaume Cramoisan, donc, en caution policière grâce à des années à la PJ Saint-Martin, mais aussi une équipe qui réunit toutes les minorités possibles: un commissaire noir, un médecin légiste à l'accent du Sud, mais aussi une lieutenant aux cheveux courts qui porte des chemises de bûcheron et un informaticien geek qui porte des gilets pourpre! Alors, évidemment, avec sa team complètement identifiable, son quota de quotas, mais aussi un vrai travail sur l'image dans toutes les reconstitutions, Profilage ressemble franchement à une série américaine, et pas des plus révolutionnaires.
Mais, après tout, est-ce un vrai problème, alors que toutes les séries américaines ressemblent déjà à plein de séries américaines depuis l'invention des Experts?
Et moi, je m'en fous, j'aime Profilage.

Commentaires
Ça t'apprendra à pas être venue dès la mise en ligne du billet, tiens!