Let's ZEP
Les groupes de niveaux, en sixième, ça peut paraître très bof, comme un moyen de niveler par le bas plutôt que par le haut. Sauf qu'en fait, pas du tout, avoir tout juste 15 élèves devant soi, c'est idéal pour passer derrière chacun et les aider à tracer un symétrique d'un point par rapport à une droite, ce qui n'est pas si évident quand lesdits élèves sont persuadés qu'il suffit de tracer un trait avec une équerre (et peu importe sa position) pour avoir des perpendiculaires...
Enfin, ça, c'est dans un monde où il n'y a pas que 5 élèves qui ont à la fois un crayon de papier, une équerre, un compas et une mine.
Ouf que la vraie vie n'est pas ce monde-là, on s'ennuierait le vendredi juste avant de partir en week-end!
Parce que dans la vraie vie, Saha.rou semble en transe tellement il est incapable de rester assis même pendant les deux premières minutes de cours; Ass.ma et Isa.belle ont leur propre conception de l'arrivée en classe en retard, elles qui se ruent sous une table pour se cacher (au lieu de bêtement fermer la porte) parce qu'une prof les a engueulées; Faï.ez démontre ses talents de magicien en profitant d'un baissé et relevé de tête pour s'immiscer à son tour dans la classe et regagner sa place et faire genre qu'il était là depuis le début; Rub.en et Em.manuel se chamaillent au premier rang; Ro.xan (oui, comme feu le chien de Dorothée) fait la gueule dans son coin parce qu'il est énervé parce que "cette conne lui a mis une heure de colle" et que c'est incompatible avec travailler; Mal.ek et Sas.ha font un détour à la vie scolaire -fermée- pour chercher un carnet; Kev.in a déjà fait trois fois le tour de la salle pour aller chercher des trucs partout ailleurs; Chri.stopher est un gros con, comme toujours, et prétend que la fermeture de son blouson est bloquée pour ne pas l'enlever; As.mâa arrive dix minutes en retard sans carnet, puis dix minutes encore après avec carnet.
Pas grave, on prend sur soi.
Le cours commence, par la lecture d'une feuille déjà tapée pour éviter à ces charmants bambins d'écrire (et surtout gagner du temps). Personne ne regarde, personne n'écoute, parce même Ya.nis, Des.carte, A.mine et Mat.hilde regardent le spectacle au fond de la salle, mais on prend sur soi. On déplace quelqu'un, et on continue, mais on passe à l'exercice.
Noté, l'exercice, parce qu'il faut bien motiver les troupes.
Mais en vrai, ils s'en foutent.
Et pendant qu'on aide les cinq qui ont amené de quoi travailler, les autres parlent fort, sont debout autour de la table de l'interlocuteur principal, se lancent des boulettes de papier (mais pas des petites boulettes, hein), parlent encore un peu plus fort, se plaignent qu'ils reçoivent des boulettes de papier, se plaignent qu'on leur a piqué leur trousse ou juste un stylo pendant qu'ils étaient levés et loin de leur table, accusent cette classe d'être pleine de voleurs, lancent quelques autres boulettes de papier, parlent un peu plus fort encore, ouvrent la fenêtre parce qu'il fait chaud, se promènent dans la classe, décident maintenant de se lancer des stylos, en font passer un par la fenêtre, continuent à discuter, viennent me voir deux minutes avant la fin pour faire genre qu'ils s'intéressent mais qu'ils ne comprennent pas...
Non, vraiment, heureusement que la vraie vie, c'est plus drôle qu'un monde idéal.
Enfin, ça, c'est dans un monde où il n'y a pas que 5 élèves qui ont à la fois un crayon de papier, une équerre, un compas et une mine.
Ouf que la vraie vie n'est pas ce monde-là, on s'ennuierait le vendredi juste avant de partir en week-end!
Parce que dans la vraie vie, Saha.rou semble en transe tellement il est incapable de rester assis même pendant les deux premières minutes de cours; Ass.ma et Isa.belle ont leur propre conception de l'arrivée en classe en retard, elles qui se ruent sous une table pour se cacher (au lieu de bêtement fermer la porte) parce qu'une prof les a engueulées; Faï.ez démontre ses talents de magicien en profitant d'un baissé et relevé de tête pour s'immiscer à son tour dans la classe et regagner sa place et faire genre qu'il était là depuis le début; Rub.en et Em.manuel se chamaillent au premier rang; Ro.xan (oui, comme feu le chien de Dorothée) fait la gueule dans son coin parce qu'il est énervé parce que "cette conne lui a mis une heure de colle" et que c'est incompatible avec travailler; Mal.ek et Sas.ha font un détour à la vie scolaire -fermée- pour chercher un carnet; Kev.in a déjà fait trois fois le tour de la salle pour aller chercher des trucs partout ailleurs; Chri.stopher est un gros con, comme toujours, et prétend que la fermeture de son blouson est bloquée pour ne pas l'enlever; As.mâa arrive dix minutes en retard sans carnet, puis dix minutes encore après avec carnet.
Pas grave, on prend sur soi.
Le cours commence, par la lecture d'une feuille déjà tapée pour éviter à ces charmants bambins d'écrire (et surtout gagner du temps). Personne ne regarde, personne n'écoute, parce même Ya.nis, Des.carte, A.mine et Mat.hilde regardent le spectacle au fond de la salle, mais on prend sur soi. On déplace quelqu'un, et on continue, mais on passe à l'exercice.
Noté, l'exercice, parce qu'il faut bien motiver les troupes.
Mais en vrai, ils s'en foutent.
Et pendant qu'on aide les cinq qui ont amené de quoi travailler, les autres parlent fort, sont debout autour de la table de l'interlocuteur principal, se lancent des boulettes de papier (mais pas des petites boulettes, hein), parlent encore un peu plus fort, se plaignent qu'ils reçoivent des boulettes de papier, se plaignent qu'on leur a piqué leur trousse ou juste un stylo pendant qu'ils étaient levés et loin de leur table, accusent cette classe d'être pleine de voleurs, lancent quelques autres boulettes de papier, parlent un peu plus fort encore, ouvrent la fenêtre parce qu'il fait chaud, se promènent dans la classe, décident maintenant de se lancer des stylos, en font passer un par la fenêtre, continuent à discuter, viennent me voir deux minutes avant la fin pour faire genre qu'ils s'intéressent mais qu'ils ne comprennent pas...
Non, vraiment, heureusement que la vraie vie, c'est plus drôle qu'un monde idéal.
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