Pierre's apartment
Comme je suis quelqu'un de très superficiel, il est évident que je tiens énormément à renvoyer aux gens la meilleure image possible de moi. Ce qui se traduit, entre autres, par vivre dans un endroit si possible classe. Ainsi, j'ai vécu pendant un an sous les combles d'un hôtel particulier au plein cœur du centre-ville d'Orléans, dans un studio avec mezzanine situé dans une rue piétonne au loyer évidemment onéreux (mais beaucoup moins, finalement, que l'électricité, dont je me demande encore comment elle a pu me revenir si chère alors qu'il était inutile d'allumer les radiateurs après avril tant on y crevait de chaud).
Depuis, je vis dans un petit appartement au sous-sous-sous-sol d'un immeuble des années 1970 profondément marqué par l'époque, jusqu'au choix de la peinture sur les murs (et les fils électriques), vert pistache. Le loyer en est évidemment improbable, mais il faut ce qu'il faut et habiter au cœur de la ville, à littéralement deux pas de la mairie, de la Poste, d'un club de gym, du centre commercial et son cinéma et de mon lieu de travail, ça n'a pas de prix. D'autant que ce charmant appartement situé au troisième sous-sol dispose d'une vue sur la mer le lac, et, si le soleil n'y entre pas directement, il bénéficie d'une bonne lumière grâce à la préfecture qui lui fait face, avec toutes ses fenêtres-miroirs.
Il existe néanmoins une légère ombre à ce tableau idyllique: l'appartement est juste à côté du local à poubelles de ce charmant immeuble délicieusement difforme de vingt étages comme on en construisait dans le temps. Le bruit de la chute des sacs plastique n'est absolument pas gênant, car les murs sont suffisamment insonorisés pour que le bruit de la télé suffise à le cacher (car mes voisins sont des gens civilisés qui ne vident pas leurs poubelles la nuit). Le revers de la médaille se situe ailleurs, dans la présence de charmantes bestioles avec six pattes et des antennes, qui, parfois, viennent me rendre visite: les cafards.
Étant donné que je n'invite personne chez moi (et surtout pas ces temps-ci, alors que les cartons sont encore en transit et que ma bibliothèque montrant combien je me cultive est encore loin d'être montée, et a fortiori d'être remplie), ce n'est en soi pas terriblement gênant... On s'y fait, comme à tout, à écraser des cafards presque morts ou feignant de l'être en restant statiques dans l'entrée lorsque la clé dans la serrure indique mon retour dans ma sucrée maison. Seulement voilà, alors que je rentrais cette semaine au domaine familial, en rapportant un Métro pour jouer les bons fils, et alors que Mum l'ouvrait afin de le lire (parce que c'est plus pratique, finalement), une de ces charmantes bestioles s'en est échappé, provoquant la surprise modérément appréciée de l'intéressée ainsi que les cris d'effroi de ma charmante sœur...
Et désormais, parce que j'ai voulu un appart avec une bonne situation pour faire genre, ma famille a décidé de me renier.
Depuis, je vis dans un petit appartement au sous-sous-sous-sol d'un immeuble des années 1970 profondément marqué par l'époque, jusqu'au choix de la peinture sur les murs (et les fils électriques), vert pistache. Le loyer en est évidemment improbable, mais il faut ce qu'il faut et habiter au cœur de la ville, à littéralement deux pas de la mairie, de la Poste,
Il existe néanmoins une légère ombre à ce tableau idyllique: l'appartement est juste à côté du local à poubelles de ce charmant immeuble délicieusement difforme de vingt étages comme on en construisait dans le temps. Le bruit de la chute des sacs plastique n'est absolument pas gênant, car les murs sont suffisamment insonorisés pour que le bruit de la télé suffise à le cacher (car mes voisins sont des gens civilisés qui ne vident pas leurs poubelles la nuit). Le revers de la médaille se situe ailleurs, dans la présence de charmantes bestioles avec six pattes et des antennes, qui, parfois, viennent me rendre visite: les cafards.
Étant donné que je n'invite personne chez moi (et surtout pas ces temps-ci, alors que les cartons sont encore en transit et que ma bibliothèque montrant combien je me cultive est encore loin d'être montée, et a fortiori d'être remplie), ce n'est en soi pas terriblement gênant... On s'y fait, comme à tout, à écraser des cafards presque morts ou feignant de l'être en restant statiques dans l'entrée lorsque la clé dans la serrure indique mon retour dans ma sucrée maison. Seulement voilà, alors que je rentrais cette semaine au domaine familial, en rapportant un Métro pour jouer les bons fils, et alors que Mum l'ouvrait afin de le lire (parce que c'est plus pratique, finalement), une de ces charmantes bestioles s'en est échappé, provoquant la surprise modérément appréciée de l'intéressée ainsi que les cris d'effroi de ma charmante sœur...
Et désormais, parce que j'ai voulu un appart avec une bonne situation pour faire genre, ma famille a décidé de me renier.
Commentaires
Tu sais, si y a que ta boîte aux lettres qui a la classe, laisse tomber, trouve toi un truc sympa, hygiénique et excentré. C'est plus sûr.