Youpidou, des cris de révolte et d'autres non (parce que c'est toujours quand on ne peut plus qu'on aurait voulu)
Il y avait foule vendredi matin, à la Fnac, quand je m'y suis rendu, pendant ma pause de 10h, avec l'espoir de dépenser quelque argent... Tellement qu'il m'a fallu renoncer pour être sûr de ne pas être en retard juste après! Si j'avais pu imaginer que tant de gens se rueraient un vendredi matin sur le nouveau Blake et Mortimer, Le Sanctuaire du Gondwana, au point de prendre peut-être une journée de RTT... À moins évidemment que cette foule n'ait été là que pour s'acheter quelques billets pour LE concert de Mylène Farmer au Stade de France le 12 septembre 2009, avant de réaliser, quelques minutes plus tard, que, ah! dommage, ça tombait pile le jour de la bar-mitzvah du petit cousin et qu'il n'y avait donc pas d'autre solution que de revendre les 14 billets debout en fosse achetés pour toute la famille, à 300€ pièce, parce que, en plus, on trouvera bien quelqu'un que ça intéressera, même si ça pourrait paraître honteux de les vendre avec une plus-value de 400%... Après tout, il est tellement inenvisageable que la communauté de fans s'accorde sur un mouvement général de non-enchère pour faire baisser les prix, en profitant du fait que le concert est dans un an et demi et que, probablement, d'autres places seront mises en vente d'ici-là... Mais je ne sais pas pourquoi je m'emporte alors que, jusqu'à vendredi matin, je n'étais pas encore sûr de vouloir me payer le SDF, avant de réaliser, une fois le concert complet en deux heures, que si, quand même, j'aimerais bien y aller, merde...
Mais en attendant, il m'a fallu me rabattre uniquement sur ce nouveau Blake et Mortimer, le quatrième signé du duo Sente/Juillard, après la prometteuse Machination Voronov et surtout Les Sarcophages du Sixième Continent, diptyque très inégal, essentiellement à cause de son deuxième volet particulièrement boiteux, tant sur la forme (une reprise lourde et maladroite des codes des fifties) que sur le fond (une sombre histoire d'échange d'esprits). Pas de chance, ce Sanctuaire du Gondwana en est la suite directe, alors qu'on retrouve le Professeur Mortimer à Londres, sujet à quelques problèmes de mémoire après son expérience métaphysique. Dans les trois pages précédentes, on aura toutefois eu le temps de faire connaissance avec un ethnologue allemand qui découvrait une civilisation perdue. Dans les 51 pages suivantes, Mortimer découvre l'Afrique.
Sans Blake.
Comme dans Le Piège Diabolique, qui n'est pas encore arrivé dans cet album-ci, qui se situe, jacobsiennement parlant, après La Marque Jaune, et s'offre le plaisir de rappeler des personnages secondaires du Mystère de la Grande Pyramide.
Mais Mortimer n'en est pas pour autant tout seul. Parce que, si Sente ne cherche même pas à intégrer les œuvres du duo Benoît/Van Hamme dans sa narration, il ne manque pas l'occasion de réintégrer Nastasia, centrale dans La Machination Voronov et qui partage cette fois le haut de l'affiche. Et si cette féminisation ne suffisait pas, on a aussi droit au retour du premier amour de Philip. Décidément, les repreneurs de Blake et Mortimer ne voient pas d'autre «modernisation» possible à cette série que l'introduction systématique des femmes dans ce trio masculin que constituent Blake, Mortimer et Olrik... Même Nasir, le gentil Indien vaguement surexploité parce qu'il vient des colonies, a été remplacé par une vieille dame toute gentille et surtout tellement moins ambigüe... Seulement voilà, à force, Blake et Mortimer finit par ne plus vraiment ressembler à Blake et Mortimer, et le dessin de Juillard apporte encore un je-ne-sais-quoi supplémentaire à cette impression, particulièrement dans la représentation de son Mortimer. Force est de constater que le choix de placer tous les «nouveaux» scénarios dans les années 50 (alors que Jacobs faisait évoluer ses héros dans une époque contemporaine) fait perdre une part d'âme à l'ensemble. Particulièrement, la partie africaine n'est finalement rien d'autre qu'une succession de (très) belles images, sans oser choisir entre le politiquement correct d'alors et celui de maintenant, bien loin du «pittoresque» Tintin au Congo.
Mais si on ne cherche dans Le Sanctuaire du Gondwana qu'une simple bédé d'aventures exotiques, on y trouvera son compte. On pourra difficilement ne pas penser aux Sept boules de cristal en voyant notre savant allemand devenu fou et possédé, ou au Temple du Soleil au vu de l'accueil réservé aux héros par la civilisation perdue (voire à Vol 714 pour Sydney), mais l'ensemble se lit sans rechigner, malgré l'absence des cliffhangers de bas de page... Seulement voilà, le final twist, qu'on qualifiera d'excellent ou de profondément soapesque selon son humeur (ou les deux à la fois, Ugly Betty prouve que c'est possible) réserve le sel de l'album aux initiés de la série avant tout.
Ceux qui, forcément, trouveront que ce Sanctuaire du Gondwana abuse de clins d'œil, de plagiats?, à La Marque Jaune, Le Mystère de la Grande Pyramide et surtout L'Énigme de l'Atlantide...
Et si, finalement, en 8 aventures, Jacobs n'avait pas déjà tout essayé?
Mais en attendant, il m'a fallu me rabattre uniquement sur ce nouveau Blake et Mortimer, le quatrième signé du duo Sente/Juillard, après la prometteuse Machination Voronov et surtout Les Sarcophages du Sixième Continent, diptyque très inégal, essentiellement à cause de son deuxième volet particulièrement boiteux, tant sur la forme (une reprise lourde et maladroite des codes des fifties) que sur le fond (une sombre histoire d'échange d'esprits). Pas de chance, ce Sanctuaire du Gondwana en est la suite directe, alors qu'on retrouve le Professeur Mortimer à Londres, sujet à quelques problèmes de mémoire après son expérience métaphysique. Dans les trois pages précédentes, on aura toutefois eu le temps de faire connaissance avec un ethnologue allemand qui découvrait une civilisation perdue. Dans les 51 pages suivantes, Mortimer découvre l'Afrique.
Sans Blake.
Comme dans Le Piège Diabolique, qui n'est pas encore arrivé dans cet album-ci, qui se situe, jacobsiennement parlant, après La Marque Jaune, et s'offre le plaisir de rappeler des personnages secondaires du Mystère de la Grande Pyramide.
Mais Mortimer n'en est pas pour autant tout seul. Parce que, si Sente ne cherche même pas à intégrer les œuvres du duo Benoît/Van Hamme dans sa narration, il ne manque pas l'occasion de réintégrer Nastasia, centrale dans La Machination Voronov et qui partage cette fois le haut de l'affiche. Et si cette féminisation ne suffisait pas, on a aussi droit au retour du premier amour de Philip. Décidément, les repreneurs de Blake et Mortimer ne voient pas d'autre «modernisation» possible à cette série que l'introduction systématique des femmes dans ce trio masculin que constituent Blake, Mortimer et Olrik... Même Nasir, le gentil Indien vaguement surexploité parce qu'il vient des colonies, a été remplacé par une vieille dame toute gentille et surtout tellement moins ambigüe... Seulement voilà, à force, Blake et Mortimer finit par ne plus vraiment ressembler à Blake et Mortimer, et le dessin de Juillard apporte encore un je-ne-sais-quoi supplémentaire à cette impression, particulièrement dans la représentation de son Mortimer. Force est de constater que le choix de placer tous les «nouveaux» scénarios dans les années 50 (alors que Jacobs faisait évoluer ses héros dans une époque contemporaine) fait perdre une part d'âme à l'ensemble. Particulièrement, la partie africaine n'est finalement rien d'autre qu'une succession de (très) belles images, sans oser choisir entre le politiquement correct d'alors et celui de maintenant, bien loin du «pittoresque» Tintin au Congo.
Mais si on ne cherche dans Le Sanctuaire du Gondwana qu'une simple bédé d'aventures exotiques, on y trouvera son compte. On pourra difficilement ne pas penser aux Sept boules de cristal en voyant notre savant allemand devenu fou et possédé, ou au Temple du Soleil au vu de l'accueil réservé aux héros par la civilisation perdue (voire à Vol 714 pour Sydney), mais l'ensemble se lit sans rechigner, malgré l'absence des cliffhangers de bas de page... Seulement voilà, le final twist, qu'on qualifiera d'excellent ou de profondément soapesque selon son humeur (ou les deux à la fois, Ugly Betty prouve que c'est possible) réserve le sel de l'album aux initiés de la série avant tout.
Ceux qui, forcément, trouveront que ce Sanctuaire du Gondwana abuse de clins d'œil, de plagiats?, à La Marque Jaune, Le Mystère de la Grande Pyramide et surtout L'Énigme de l'Atlantide...
Et si, finalement, en 8 aventures, Jacobs n'avait pas déjà tout essayé?
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