Dommages collatéraux
Dimanche, j'ai croisé Marie Drucker. Et pas n'importe où: juste à côté de chez moi!
Mais je dois tempérer immédiatement cet énorme scoop: c'était un peu prévisible, vu combien sa visite était prévue. C'était pour elle, ces camions qui ont bloqué la moitié de la route pendant une semaine, ces barrières partout qui empêchaient même d'utiliser les
Et pour son oncle, aussi, sans doute, un peu.
Et peut-être aussi, probablement, pour Frédéric Mitterrand, Line Renaud, Emmanuelle Devos voire Anny Duperey qui doit avoir un statut important pour justifier son choix d'être venue en couronne. Rendez-vous compte! Tous ces gens, et bien plus encore (et même des gens que je ne connais pas!) juste en face de chez moi, parce que, dimanche, c'était exactement là que se tenait la Cérémonie des Molières! Dans ma Maison des Arts à moi! Enfin, dans la Maison des Arts de ma ville, où j'ai bien dû aller quatre ou cinq fois quand même au cours des vingt-cinq dernières années...
Et le tout a été diffusé à la télé, rendez-vous compte!
Marie Drucker a dit qu'elle était en direct de Créteil!
«Quelle belle salle», qu'elle a dit, même!
Et c'est même passé aux infos de France 2!
Et dans tous les programmes télé, aussi!
Même TéléCâbleSatHebdo qui situe Créteil dans l'Essonne!
C'est pas énorme, ça?!
Franchement, Créteil en Essonne. Non mais trop n'imp', franchement!
9-4 en force, wesh, gros!
Du coup, dimanche, j'ai regardé la 24e Cérémonie des Molières, en direct de la Maison des Arts de Créteil, précédée de Feu la mère de Madame de Feydeau, en direct aussi de la Maison des Arts de Créteil. Parce que ça n'arrive pas souvent, de voir ma ville à la télé.
C'est un peu le même raisonnement qui m'a poussé, la veille, à regarder Encore une chanson, où Mylène Farmer devait venir en tant qu'inviter d'honneur chanter en direct différé une seule chanson sans être soumise aux votes du public.

Ah, c'était beau, quand elle a chanté Ainsi soit-je...
Mais ça aurait dû me servir de leçon pour dimanche.
Parce que, en l'attendant, il m'a quand même fallu supporter Christophe Maé
Pourtant, dimanche, ma fierté qu'on parle de ma ville a eu le dessus sur cette pièce de Feydeau, dont je dois nettement tempérer la modernité hilarante évidente que personne ne remet en doute oh là non par le fait que j'ai présumé quelle serait la fin vers la moitié de la pièce (c'est-à-dire dès qu'il se passe quelque chose qui fait avancer l'intrigue dans le sens du titre de la pièce) en me disant que, non, quand même, ça ne peut pas être aussi gros, c'est forcément une fausse idée que je me fais, alors que finalement, si, j'avais raison. Comme ça, je n'ai même pas besoin de dire que je ne suis pas sensible au jeu d'Emmanuelle Devos pour expliquer pourquoi je n'ai pas trop adhéré!
En plus, on n'a même pas eu une petite vue d'hélicoptère de la ville avant la retransmission, ou une montée des marches pendant laquelle on aurait pu voir ma maison! Rien! Nada! Oualou! Makache! Juste Line Renaud qui fait un discours court d'une dizaine de minutes -en citant Combien pour ce chien dans la vitrine wouah wouah certes- sous les yeux du Maire...
Ah, heureusement que, à un moment, Marie Drucker a ouvert la mauvaise enveloppe et puis cherché dans sa pile de deux enveloppes si elle avait la bonne, demandé si ça nous intéressait de connaître les meilleurs costumes à la place de la meilleure comédienne ou si on finissait déjà la soirée, puis fait venir l'huissier en lui disant de rester à Créteil jusqu'au bout (et pourquoi aurait-il voulu partir, d'abord?!)... Ahlala, c'était absolument hilarant à vivre sur le moment, je vous assure!
Mais pitié, Messieurs les organisateurs, plus jamais les Molières à Créteil, s'il vous plaît.
Bagnolet, Clichy, n'importe où, mais ne revenez pas! Je ne supporterai pas une deuxième fois.
Ou alors, à la limite, en faisant chanter Mylène Farmer.
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