Rien que pour ses cheveux

Il était une fois, à une époque lointaine, un jeune homme, grand, beau, intelligent, fort, drôle. Et d'une assiduité quasi-exemplaire, du genre à écrire un billet de blogue tous les deux jours! Puis les saisons passèrent, l'hiver succédant à l'automne, le printemps à l'hiver et l'été au mois de février. Je dois l'admettre, même sans le vouloir, j'ai changé.
Et pas seulement depuis la dernière fois qu'on s'est croisé en ces pages (ce qui doit remonter à 2007, à peu près).

Par exemple, parmi tout ce dont je n'ai pas pris le temps de parler ici, il y a ce fait notable: quand Raiponce est sorti au cinéma en décembre, c'était le premier, j'ai attendu d'être en vacances pour finalement aller le voir, c'était le vingt-trois. C'est peut-être un détail pour vous, mais, en vingt-six ans (à l'époque; là aussi, les temps ont changé), il ne m'était JAMAIS arrivé d'attendre trois semaines avant d'aller voir le grand Disney de Noël. J'ai même tellement attendu que j'ai dû le voir en 2D!
Mais il y avait déjà un signe avant-coureur. Quand La Princesse et la grenouille est sorti en Blu-Ray, j'ai attendu là aussi près d'un mois pour me l'acheter, sans conviction. Ah, qu'il est loin le temps où, la semaine avant les grandes sorties de dévédés, je parcourais inlassablement les rayons de la Fnac, de Carrefour ou du BHV en espérant que Les 101 dalmatiens seraient mis en vente avant le jour J. Encore plus loin le temps où chaque sortie était soigneusement notée dans mon agenda pour que, le bon jour, ma mère accepte de me donner vingt, vingt-cinq ou trente euros, afin que j'aille acheter La Belle et la Bête en sortant des cours, pour compléter le plus vite possible la collection familiale.
Non, La princesse et la grenouille, elle, n'était là que pour compléter un colis Fnac, atteindre un compte rond pour avoir une réduction. Et, pire que ça, un an après, ce film n'est encore jamais sorti de sa boîte...
Triste déchéance.

C'est peut-être pour ça, à cause du très mauvais souvenir laissé par son prédécesseur, que je ne me suis pas pressé pour aller voir Raiponce, ni même vraiment cherché à faire un trou dans mon emploi du temps d'alors. Que je n'ai pas tellement insisté pour proposer ce film comme sortie familiale, malgré les habitudes, malgré même son statut de cinquantième enfant de la famille des Grands Classiques des Studios Disney!
Même Volt, star malgré lui, on l'a vu en famille!


Raiponce, le 50e Grand Classique des studios Disney
une vidéo où il ne faut pas cligner des yeux pour voir Oliver et Compagnie

Ah, mais quelle mauvaise chose que cette Princesse et la grenouille!
Enfin... peut-être que je changerai d'avis quand je trouverai enfin le courage de le revoir, comme j'espérais que ça se produise à l'époque pour Frère des Ours (et finalement, non), mais en attendant, quelle mauvaise chose que cette Princesse et la grenouille. C'est à cause d'eux que je ne suis pas allé voir Raiponce dès sa sortie.
Et quelle erreur!
Mais le mal est réparé, un peu.
Depuis, j'ai couru les magasins, en espérant y trouver le dévédé avant sa sortie et, même, j'ai revu le film sur ma télé.
Et, même, j'ai re-aimé!
Plus que ça, même!
Là où La princesse et la grenouille misait sur un second degré bas de gamme pour soi-disant réinventer le conte de fées, Raiponce y va à fond dans les codes du genre, entre sa princesse bafouée, l'horrible marâtre, le Prince Charmant, l'animal de compagnie inséparable... le tout avec l'esprit débridé de La petite sirène ou Aladdin, n'hésitant pas à accentuer l'aspect dragueur-loser de Monsieur et l'aspect un peu cruchasse de Mademoiselle.
C'est drôle, c'est rythmé, c'est plein d'amour et de trahisons, de chansons (même si leurs paroles s'intègrent un peu trop dans la trame du film, au point qu'elles manquent un peu d'intérêt écoutées indépendamment) et d'un peu de magie. Certes, si on veut pinailler, on peut trouver que la scène de métamorphose est copiée sur celle de La belle et la bête, qu'une promenade en barque, c'est La petite sirène, mais l'ensemble se tient tellement bien que... on s'en fout, c'est simplement BIEN!
Et tant pis si la technologie informatique finit par rendre les personnages visuellement trop parfaits (mais au moins, désormais, les poupées Mattel doivent vraiment ressembler à leurs modèles, non?). Et tant pis si, parfois, on oublie la longueur des cheveux de Raiponce pour fluidifier une ou deux scènes de poursuite échevelée!
Parce que, à la fin du film, on sourit béatement, en transpirant peut-être un peu des yeux (j'insiste sur le peut-être) et avec, cerise sur le gâteau, une chanson de générique presque parfaite.


Sara - Je voudrais

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