Un bonheur presque parfait
Cette fois, on y est, c'est La Grande Semaine de l'Eurovision, la semaine où rien ne peut miner mon moral, un peu comme Noël mais sans les discussions un peu embarrassantes qui finissent par arriver au moment du deuxième plat de résistance. Avec en plus, un jour férié par demi-finale pour pouvoir, enfin, s'y préparer comme il se doit, que pourrait-il bien se passer de négatif?
Ça, c'est ce que je croyais naïvement.
La réalité est tout autre...
Elle a frappé, comme ça, sans qu'on s'y attende. On était tranquillement en train de vaquer à ses occupations classiques, du genre regarder N'oubliez pas les paroles!, quand bam, le choc. D'abord la joie, puis la stupeur et enfin l'abattement. France 2 diffuse un prime d'Affaire conclue, l'émission sur la brocante de Sophie Davant. Plus exactement, la meilleure émission de télé actuelle, même devant N'oubliez pas les paroles!, même devant TeamG1. La seule émission que, quand je la rate (et je la rate souvent, car je suis un adulte dans la vie active, donc pas forcément chez moi de 16h10 à 17h50), je la replaye. Affaire conclue représente le programme parfait pour le prof à bout de forces qui ne veut pas aller se coucher à 21h50 mais qui n'arrive plus à rien dès 20h40, quand, mal organisé qu'il est et alors qu'il a déjà dix ans de cours archivés rangés dans des classeurs et des dossiers de son ordinateur, il vient à grand peine de finir (de bâcler?) une feuille d'exercices pour le lendemain. Aussitôt Quotidien/TPMP terminé, quand il se dit qu'il serait temps de dîner, vers 21h15 (mais qu'il ne peut pas se lancer dans un film parce qu'il est déjà tard, ni une série, parce qu'il n'arrivera pas à se concentrer assez longtemps), il peut alors se vautrer devant les expertises de Harold, Jérôme et Enora (et parfois Dorothée, mais on l'aime moins, Dorothée) et, surtout, adorer les enchères d'Anne-Catherine, Alexandra, Mathieu, François et l'inévitable Julien Cohen qui les exterminera tous à la fin.
Et croyez-moi, il y prend du plaisir, le bougre.
Il se cultive: sur l'art nouveau, l'art déco, le style Empire, les vases Gallé ou les jouets Goldorak. Il rit (parfois d'un vrai rire sonore, comme devant Brooklyn Nine-nine), parce que ces acheteurs sont très sympathiques, et leurs petits coups bas pour décrocher la timbale le sont aussi. Et puis il lance une autre émission, puis une petite dernière pour la route. Et cela se répète, soir après soir, pour finalement rattraper les dix émissions de la semaine. Pire, un jour de vacances consacré à quelques corrections, il peut même lancer une espèce de marathon, un binge-replay, enchaînant les émissions manquées tout au long de l'après-midi, avant d'enchaîner avec les émissions du jour, en râlant possiblement si c'est un best-of (et en étant soulagé, aussi, parce que ça fait toujours une émission de moins à replayer). Quelque part, ça lui rappelle quand il passait des heures et des heures, chaque week-end, à regarder Storage Wars, ou Storage Wars Texas, ou Storage Wars Made in France. Dire qu'à l'époque, il trouvait Julien et Alexandra agaçants... Et ainsi, il regrette un peu moins Jérôme Anthony, Emmanuel Layan ou Elsa Gody d'Un trésor dans votre maison (il l'avoue, il a triché pour retrouver le nom de famille d'Elsa Gody).
Mais il n'y a pas que les profs à bout de forces qui ne veulent pas aller se coucher à 21h50 mais qui n'arrivent plus à rien dès 20h40 qui regardent Affaire conclue! Par exemple, il y a ma mère (ne la jugez pas, mais c'est un cas extrême: elle regarde aussi les best-of du samedi). Et sans doute quelques autres personnes, puisque l'émission bat ses records d'audience semaine après semaine et, à ce rythme, va finir avec des scores dignes d'il y a dix ans. D'où, joie suprême, un prime-time de prestige, dans un château, avec des vedettes (tout du moins, avec Gil Alma) et huit acheteurs en même temps. Ça va être grand, ça va être la folie absolue.
Sauf que c'est jeudi soir, exactement en même temps que la deuxième demi-finale...
Allez, six chansons pour la route puis on se lance un petit Affaire conclue en replay.
Ça, c'est ce que je croyais naïvement.
La réalité est tout autre...
Elle a frappé, comme ça, sans qu'on s'y attende. On était tranquillement en train de vaquer à ses occupations classiques, du genre regarder N'oubliez pas les paroles!, quand bam, le choc. D'abord la joie, puis la stupeur et enfin l'abattement. France 2 diffuse un prime d'Affaire conclue, l'émission sur la brocante de Sophie Davant. Plus exactement, la meilleure émission de télé actuelle, même devant N'oubliez pas les paroles!, même devant TeamG1. La seule émission que, quand je la rate (et je la rate souvent, car je suis un adulte dans la vie active, donc pas forcément chez moi de 16h10 à 17h50), je la replaye. Affaire conclue représente le programme parfait pour le prof à bout de forces qui ne veut pas aller se coucher à 21h50 mais qui n'arrive plus à rien dès 20h40, quand, mal organisé qu'il est et alors qu'il a déjà dix ans de cours archivés rangés dans des classeurs et des dossiers de son ordinateur, il vient à grand peine de finir (de bâcler?) une feuille d'exercices pour le lendemain. Aussitôt Quotidien/TPMP terminé, quand il se dit qu'il serait temps de dîner, vers 21h15 (mais qu'il ne peut pas se lancer dans un film parce qu'il est déjà tard, ni une série, parce qu'il n'arrivera pas à se concentrer assez longtemps), il peut alors se vautrer devant les expertises de Harold, Jérôme et Enora (et parfois Dorothée, mais on l'aime moins, Dorothée) et, surtout, adorer les enchères d'Anne-Catherine, Alexandra, Mathieu, François et l'inévitable Julien Cohen qui les exterminera tous à la fin.
Et croyez-moi, il y prend du plaisir, le bougre.
Il se cultive: sur l'art nouveau, l'art déco, le style Empire, les vases Gallé ou les jouets Goldorak. Il rit (parfois d'un vrai rire sonore, comme devant Brooklyn Nine-nine), parce que ces acheteurs sont très sympathiques, et leurs petits coups bas pour décrocher la timbale le sont aussi. Et puis il lance une autre émission, puis une petite dernière pour la route. Et cela se répète, soir après soir, pour finalement rattraper les dix émissions de la semaine. Pire, un jour de vacances consacré à quelques corrections, il peut même lancer une espèce de marathon, un binge-replay, enchaînant les émissions manquées tout au long de l'après-midi, avant d'enchaîner avec les émissions du jour, en râlant possiblement si c'est un best-of (et en étant soulagé, aussi, parce que ça fait toujours une émission de moins à replayer). Quelque part, ça lui rappelle quand il passait des heures et des heures, chaque week-end, à regarder Storage Wars, ou Storage Wars Texas, ou Storage Wars Made in France. Dire qu'à l'époque, il trouvait Julien et Alexandra agaçants... Et ainsi, il regrette un peu moins Jérôme Anthony, Emmanuel Layan ou Elsa Gody d'Un trésor dans votre maison (il l'avoue, il a triché pour retrouver le nom de famille d'Elsa Gody).
Mais il n'y a pas que les profs à bout de forces qui ne veulent pas aller se coucher à 21h50 mais qui n'arrivent plus à rien dès 20h40 qui regardent Affaire conclue! Par exemple, il y a ma mère (ne la jugez pas, mais c'est un cas extrême: elle regarde aussi les best-of du samedi). Et sans doute quelques autres personnes, puisque l'émission bat ses records d'audience semaine après semaine et, à ce rythme, va finir avec des scores dignes d'il y a dix ans. D'où, joie suprême, un prime-time de prestige, dans un château, avec des vedettes (tout du moins, avec Gil Alma) et huit acheteurs en même temps. Ça va être grand, ça va être la folie absolue.
Sauf que c'est jeudi soir, exactement en même temps que la deuxième demi-finale...
Sevak Khanagyan - Qami (Arménie)
Ryan O'Shaughnessy - Together (Irlande)
Ari Ólafsson - Our Choice (Islande)
ALEKSEEV - FOREVER (Biélorussie)
Yianna Terzi - Oniro Mou (Grèce)
Alexander Rybak - That's How You Write A Song (Norvège)
Allez, six chansons pour la route puis on se lance un petit Affaire conclue en replay.
- Arménie, 2 points: j'ai l'impression qu'ils sont nombreux à chanter en pas-anglais, cette année. Ça mérite d'être soutenu, mais en vrai, cette chanson rejoint facilement le groupe des chansons douces qui bouchent un trou sans faire de mal mais qu'on n'écoute pas vraiment.
- Islande, 5 points: on n'a jamais autant pu confondre Irlande et Islande, même concept du clip en plan-séquence, même chanteur, même type de ballade pop qu'on pouvait écouter dans les années 90. Le monsieur islandais me fait un peu flipper avec son sourire forcé quand il se concentre pour fixer la caméra, mais la ballade dans ces rues islandaises est jolie, à défaut d'être mémorable. Il ne faudra pas qu'il rate son envolée finale (qui n'était pas indispensable, selon moi).
- Irlande, 5 points aussi, puisque c'est pareil: c'est pas courant, les clips avec deux garçons qui se promènent en dansant ensemble ou en se tenant la main. C'est mignon à regarder. Et mignon à écouter, à défaut d'être mémorable (mais oui, c'est pareil, j'ai dit!). Lui reste dans la sobriété jusqu'au bout, mais il ne faudra pas être trop sobre sur scène pour ne pas complètement être oublié.
- Grèce, 5 points: c'est curieux, parce que je trouve que cette chanson sonne très grec (ça doit être la langue), mais aussi un peu nordique (ça doit être le solo de cornemuse, vers 2 minutes). Je ne sais pas de quoi ça parle, mais je trouve ça très agréable à écouter, en particulier le refrain. De là à la réécouter après le concours, je ne sais pas.
- Biélorussie, 7 points: je n'étais pas forcément conquis par le premier couplet, ni la voix grave du monsieur, mais il s'est produit un truc inexplicable quand le refrain est arrivé, que je trouve très beau, très mélancolique. Il me semble étrangement familier, mais sans retrouver pourquoi. Il arrive cependant un moment où je me dis que le refrain tourne en boucle et que c'est un peu léger, mais c'est là que la chanson choisit de s'arrêter brutalement et, finalement, j'en sors un peu frustré (mais ce refrain, rhalala, je l'aime).
- Norvège, 8 points: c'est donc ça, LA chanson qui affole tous les bookmakers depuis une semaine au point d'effectuer une remontada incroyable. Je suis loin de tout aimer dans cette chanson (par exemple: Alexander Rybak), mais elle est terriblement efficace et, surtout, c'est la plus feel-good song du concours, jusque-là. Ça donne le sourire, ça donne envie de dodeliner, de chantonner, de faire papapa papapa papapa-papa et tant pis si ça pourrait être une chanson Disney Channel. Après tout, c'est bien, les chansons Disney Channel. Un doublé pour Alexander Rybak?
Commentaires
J'espère pour toi qu'il y aura un replay du super-prime de Affaire Conclue, surtout s'il y a Gil Alma.
On y va pas demi-douzaines alors ? Ça devrait le faire.
Arménie : Pas dégueu mais un peu ennuyeux, même quand Sevak s'énerve à la fin. J'espère qu'il ne prévoie pas de dégager autant de poussière sur scène. C'est relativement standard, ça a le mérite d'être en arménien, au moins.
Irlande : J'aime bien cette métaphore des icebergs au début, et les petits moments de danse pendant la promenade. La chanson est sympa, mais elle ne décolle pas beaucoup, peut-être parce que si Ryan sait aller haut dans les aigus, il ne peut pas y mettre trop de puissance ? Faut voir.
Islande : la recette couplets calmes + refrains qui décollent + envolée qui pète tout à la fin est respectée. Lui sait manifestement gérer les aigus puissants, mais pas trop longtemps. Faut voir aussi mais bwof.
Belarus : Cette chanson-là, elle colle un peu dans la tête. Mélodiquement le refrain est bien fichu, parce que les "forever" sont plus courts que les vers précédents. Et elle a un peu de punch, juste ce qu'il faut, en même temps que de la mélancolie. Je crois qu'elle a sa chance.
Grèce : Une chanson grecque en grec qui fait grec mais pas trop, y a cet aspect antico-tribal dedans qui fait que ça ne sent pas trop la feta et le sirtaki comme d'autres précédents concurents, j'aime assez, c'est évocateur.
Norvège : Oui bon, déjà y a le prestige de l'ancien gagnant, ensuite la chanson est bien joyeuse avec des choubidoubida, ne parle pas des thèmes habituels, soit l'amour ou la paix et autres causes humanistes, et puis sur scène il va faire semblant de jouer de tous les instruments, sauf du violon qui sera là en vrai, donc ça va prendre c'est sûr. En vrai je l'aime déjà beaucoup.
Je me demande comment Alexander Rybak va rendre le clip sur scène. Il va lui falloir des gens pour faire n'importe quoi en souriant autour de lui, comme dans le clip, et jouer des faux instruments (et lui apporter son violon qui ne sert à rien, quand même... on sent qu'il l'a mis juste pour rappeler des bons souvenirs aux gens), mais est-ce que cinq gens, ça va suffire pour rendre ça fun?
Je dois avouer que j'ai été moi-même très surpris d'apprécier ce programme lorsque je l'ai regardé, à deux reprises. Surtout quand les gens repartent avec 70€ alors qu'ils en espéraient 300.
Mon classement du jour :
6 - Arménie : le monsieur arménien ayant été éliminé, je n'ai pas de scrupule à le placer à la dernière place de mon classement du jour. On s'ennuie un peu, malgré la jolie montée en puissance.
5 - Grèce : je ne suis pas d'accord avec vous. Malgré les sonorités tribales, je ne ressens aucun plaisir à écouter cette chanson grecque. Elle ne me donne qu'envie d'aller respirer un bol d'air pur au sommet d'une falaise, mais sûrement pas de la ré-écouter.
4 - Islande : comme vous, je place notre ami Islandais pas très haut, puisqu'on ne le reverra pas. Comme Ronan Keating d'ailleurs, qu'on n'a jamais revu.
3 - Biélorussie : peut-être que cette chanson aurait pu être mieux classée dans mon top du jour si elle n'avait pas été éliminée. Je suis d'accord avec toi Pierre sur le côté mélancolique du refrain.
2 - Irlande : la chanson est jolie, juste assez pour avoir pu se qualifier. Mais j'aurais aimé que, comme le clip, la chanson sonne musicalement plus comme une référence à La la land.
1 - Norvège : j'aime beaucoup le scat dans cette chanson, mais soyons honnête, cette première place tient surtout au fait que ce soit le retour d'Alexander Rybak. Il y a aussi un petit côté Maroon 5 qui n'est pas déplaisant.
Et moi j'écoute toujours Boyzone, des fois.
RR, pour compléter, les gens partent avec 70€ pour un truc estimé 300 et en sont contents alors qu'ils râlaient deux minutes avant quand l'expert leur faisait comprendre que, non, leur objet dont ils veulent 500€, il ne dépassera pas les 300€. Il y a un phénomène inexpliqué qui se produit en allant en salle des ventes.
(sinon, je n'ai rien à dire sur les Boyzone)