Détective privé

Un diptyque qui fait un peu plus encore grandir Jérôme, lui qui avait déjà vaguement envisagé éventuellement de pouvoir peut-être passer son permis de conduire, à la fin du volume 18. Cette fois-ci, le roux (anti-)héros est confronté à un tueur à gages, à cause d'une bête histoire de numéro de téléphone mal écrit. Une demoiselle veut la mort de son beau-père, qui la frappe, qui frappe sa mère, demande son aide à Jérôme, qui la rembarre. Mais là où les épisodes précédents se focalisaient généralement sur les histoires cachées des personnages, leurs blessures, celui-ci se centre plutôt sur Jérôme et tend plus au thriller qu'à l'accoutumée. Jérôme enquête, parce que c'est son métier, mais surtout sa vie est en danger!
Au fil de la centaine de planches, Alain Dodier s'en donne à coeur joie, alternant les plans ultra-cinématographiques en contre-plongée au cours de séquences purement narratives parfois muettes, avec des séquences humoristiques entre Jérôme, toujours un peu décalé, un peu maladroit, et ses amis le curé et l'épicier, sa voisine, sa concierge ou Babette, qui prennent tous de plus en plus d'importance et contribuent à rendre le personnage central si attachant. Se détachent plus particulièrement une très réussie confrontation entre Jérôme et des serpents, en ouverture du tome 2, ainsi que le final, au cours duquel Jérôme évolue visiblement dans sa conception du métier, même s'il est encore loin de concurrencer Soda.
Bien sûr, ce nouveau Jérôme K Jérôme Bloche ne revolutionnera pas la bande dessinée, mais il est franchement divertissant et on peut reconnaître à Dodier le mérite de ne pas chercher à reproduire perpétuellement le même album.
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