Le début de la fin

Difficile d'y échapper, je m'essaie donc à un résumé du commencement de la saga Star Wars. Tout commence avec Épisode I: La Menace Fantôme. Il y a très longtemps, si longtemps que les livres d'Histoire l'ont oublié (ou peut-être est-ce parce que nous sommes dans une galaxie lointaine, très lointaine), la Fédération du Commerce tente de renverser la République. Pour que ça ne se voit pas trop, elle commence par la ridicule planète Naboo, où l'on fait carnaval tous les jours, à l'image de la Reine Amidala et son maquillage très discret. Dans ce monde, ce sont les Chevaliers Jedi qui font régner l'ordre et, pour régler cette crise, les émissaires sont Qui-Gon Jinn et son jeune padawan (qui n'est pas un instrument de poche pour noter ses rendez-vous professionnels, non non!) Obi-Wan Kenobi. Le scénario n'étant pas absolument infaillible, on retiendra qu'ils échouent et s'enfuient vers le Sénat avec la Reine et un local extrêmement agaçant du nom de Jar Jar Binks. Et là, c'est la panne d'essence. Tout ce petit monde se pose donc sur Tatooine, où Qui-Gon est attiré par un jeune garçon esclave (mais en tout bien tout honneur ...petits pervers). Il sent en lui la Force, une notion finalement bien délicate à expliquer, une Force telle qu'il pourrait bien être l'Élu, celui qui équilibrera le Bien et le Mal, également appelé Côté obscur (ouh, ça fait froid dans le dos). Le Maître des Maîtres, Yoda, 500 ans et toujours pas capable de construire une phrase correctement, n'est pas de cet avis car un grand danger il sent. Bref, Anakin Skywalker (l'enfant) est au moins déjà super fort en mécanique: il a créé un robot domestique C3-PO et un module de compétition, qui lui fait gagner une course de Pods (non, ce n'est pas un truc pour écouter de la musique en faisant son jogging) et sa liberté. À peine arrivé au Sénat, tout le monde retourne finalement se battre sur Naboo où, malheureusement Jar Jar ne sera pas tué, mais la Reine regagne son trône, ouf!, on est soulagés. Tout s'achève par un combat avec Dark Maul (qui tentait de détrôner la Reine dans la catégorie "je me maquille les yeux fermés") et son double sabre laser, qui prouve s'il en était besoin que ce n'est pas la taille du sabre qui compte mais bien la façon dont on s'en sert, puisqu'il se fait tuer par l'apprenti Kenobi qui venge ainsi la mort de son maître.

Lorsqu'on retrouve les personnages dans Épisode II: L'attaque des clones, il s'est passé 10 ans. Amidala n'a pas chagé d'une ride (ce qui nous sera répété une bonne dizaine de fois dans le film) mais Anakin a maintenant 18 ans et ça ne ressemble plus à du détournement de mineur si elle sort avec lui. En tout cas, Anakin a pensé à elle tous les jours (ça aussi, on le saura), et tant pis si un Jedi ne doît connaître ni la peur, ni la rage, ni l'amour (mais est-ce que tout seul, ça compte?). Il sera ici question d'une armée secrète de la République, armée de clones parce qu'il faut bien justifier le titre, et de complot contre Amidala fomenté par le Sith Dark Vicious et son apprenti, l'ancien Jedi tombé du Côté Obscur, le Comte Dooku. Et bien sûr d'Anakin, dont la crise d'ado pourrait avoir des conséquences graves sur la Galaxie... bien sombre son avenir est... Si l'épisode I sert indéniablement à présenter toute la mythologie de manière quelque peu artificielle à toute une armée de futurs fans, cet épisode renoue avec des thèmes plus classiques. Parmi les bonnes nouvelles, les maquilleurs de Épisode I ont été renvoyés, et Jar Jar aussi. L'humour n'en est pas pour autant absent puisqu'on peut se délecter de la prestation d'Hayden Christensen en Anakin. Un charisme foudroyant, digne de Ben Affleck, un jeu époustouflant, des dialogues philosophiquement intenses (moi, j'aime la mécanique), des costumes à épaulettes et un brushing trop impeccable... et en plus, il n'est même pas musclé! Le couple qu'il forme avec Amidala est du coup franchement cucul (et vas-y que je t'impressionne en faisant du rodéo sur un hippopotame de l'espace, et vas-y que je tombe exprès de l'hélicoptère et que je fais croire que j'ai mal alors que je me relève sans problème dès qu'un garde arrive), couple bien moins convaincant en tout cas que celui formé par Anakin et Obi-Wan ou R2-D2 et C3-PO... Pourtant, un seul de ces couples se marie à la fin! Sur le front des combats, on retient surtout la perte d'un membre d'Anakin (mais il n'a plus besoin de son bras droit maintenant qu'il est marié) et le combat époustouflant de Yoda contre Dooku qui lui utilise un sabre à manche ergonomique pour éviter les ampoules.

D'ici à l'épisode III, les années vont encore passer, voici donc l'épisode II bis Clone Wars, dessin animé de 20 x 3 minutes. Problème: que raconter en 60 minutes? Que le comte Dooku aime les combats de gladiateurs pour ses castings de méchants? C'est en tout cas comme ça qu'il envoie une Sith combattre Anakin, qui réussira à la battre non sans avoir fait monter en lui toute sa fureur de vaincre... On découvre aussi le sabre aquatique ou les secrets de fabrication du sabre laser modèle standard,mais rien que de l'anecdotique. La série se termine néanmoins sur l'apparition d'un nouvel ennemi, élève de Dooku, le Général Grievous. Celui-ci tient une place plus importante dans l'épisode II bis bis (ou ter si vous préférez), sobrement intitulé Clone Wars: Volume II. Il est en effet à la tête d'une attaque contre la capitale, Coruscant, dont le but est l'enlèvement du Chancelier Suprême, chef du Sénat, le Chancelier Palpatine. Enlèvement qui réussit malgré la ténacité des Jedi qui sont exterminés en grande majorité. Mais Anakin, tout juste promu Chevalier Jedi, ce qui lui permet enfin de changer de coiffure et d'adopter celle de Jean-Pierre François à la place (et qui pour fêter ça s'offre une cicatrice en forme d'éclair sur le visage, Harry est partout!), et Obi-Wan sont en mission à la montagne, où l'ennemi fabrique des guerriers génétiquement modifiés (voilà ce qui arrive quand on meuble trop, on raconte un peu n'importe quoi). Tout ça pour qu'Anakin découvre son sombre futur dans une prédiction chamanique pendant son périple. Périple au cours duquel il reperdra le membre déjà perdu (comme quoi, quand le sort s'acharne...), mais qui sert surtout à nous montrer qu'il a fait beaucoup de sport et qu'il ne s'épile pas sous les bras, à tel point que ça lui arrive au coude...

Voilà donc le principal mystère de l'Épisode III: La revanche des Sith: pourra-t-on en profiter en vrai? Sur ce point-là, on n'est pas déçu, peut-être un peu frustré... Mais il faut bien trouver quelque chose d'utile dans l'épisode. Car celui-ci se résume en une ligne: Anakin sombre du côté obscur. C'est visiblement tout ce qui importe à Lucas, jusqu'à nous prendre pour des débiles profonds en explicitant tour à tour tous les secrets de famille de la seconde trilogie au cours des dix interminables dernières minutes du film: qui est le père de qui, qui sont frère et soeur (le spectateur ne peut même plus se demander si le bébé d'Anakin et Padmé héritera du faux bras de son père ou des macarons capillaires de sa mère), qui est le personnage anciennement connu sous le nom de Anakin, qui a tué Pamela Rose (ah non, ça, on le sait pas)... Dans ce jeu de massacre, les effets spéciaux qui vomissent de l'écran rendent au passage une icône du cinéma presque ringarde... (c'est vrai, quelle idée il a de s'habiller comme ça, ce Dark!) Summum, l'intrigue à "suspense": l'Empereur dévoile son vrai visage, mais lui qui était absolument insoupçonnable avance ici des arguments gros comme une maison pour pervertir Ani avant la fin du film (c'est que 2h10, c'est un peu court pour clore un film de près de 30 ans, faut pas perdre de temps!). Tels qu'en fait, on ne peut pas comprendre Anakin, qui très crétin a été. Le reste de l'action est fichtrement étouffée par tant de scènes gratuites, à l'image du combat contre Grievous et sa technique -peu performante il est vrai- de l'hélicoptère, expédié en deux scènes. Et pourtant, les problèmes d'ascenseur de l'intro laissaient présager le meilleur.

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