Opération Eurovision [ნაწილი სამი]

L'eau, le feu, le vent: de tous les éléments, on est locataires! L'eau, le feu, le vent appartiennent à la terre, clamait le poète. Et il avait raison, bien sûr, mais l'homme a débarqué, avec ses gros souliers, et tant pis si la pierre, l'oiseau et les fleurs ont une vie, ont un esprit et un cœur. Seulement, le poète est sage et il sait que, de façon ravageuse, la nature est tueuse: les montagnes se mettront à trembler, les volcans se mettront à gronder, les forêts se mettront à brûler...

Des poètes, lucides sur le Destin qui nous attend, il y en a aussi à l'Eurovision. Des qui ont rêvé d'être encore avant le jour d'Après, mais qui savent que la météo est désormais LE sujet à traiter. Le programme du jour comprendra donc un incendie en Azerbaïdjan, des tempêtes en Norvège et aux Pays-Bas, des pluies diluviennes en Espagne et ce tour d'Europe (élargie) des cataclysmes s'achèvera par un dernier hommage à la Terre en Géorgie.

Dilara Kazimova - Start a fire (Azerbaïdjan) 

Carl Espen - Silent storm (Norvège)

Ruth Lorenzo - Dancing in the rain (Espagne)

The Common Linnets - Calm after the storm (Pays-Bas)

The Shin & Mariko - Three minutes to earth (Géorgie)

Les points du jour, pour des gens finalement très très très calmes malgré le temps...

• Pays-Bas, 1 point: peut-être que, quand la chanson passera par surprise au milieu d'une playlist aléatoire de ma bibliothèque mp3 et que je croirais que mon ordinateur a ressorti un titre oublié de 1999, elle me plaira. Mais là, je trouve ça effroyablement trop calme et le clip a amplifié cette sensation d'ennui, au point que je me suis contenté du son avant la fin. 
• Géorgie, 2 points: oui, alors, donc, comment dire... Le début est tellement déstructuré que je me suis demandé si ça n'était pas un bonus pour le clip (mais non, il dure bien trois minutes). Ça s'est un peu arrangé quand la dame a commencé à chanter, puis finalement non, tout donne l'impression d'avoir été écrit et enregistré après avoir fait tourner beaucoup d'herbe, les instruments jouent n'importe quoi et il y a un type qui fait l'oiseau derrière (ce qui est à peu près la seule chose transposable sur scène de cette vidéo). Peut-être que ça me fera rerire en live, mais je crains que la surprise ne soit déjà passée.
• Espagne, 3 points: finalement, c'est elle qui s'excite le plus... Et c'est dommage, en fait, parce que, après un début déjà pas passionnante, quand la bande-playback s'excite un peu, avec quelques chœurs, ça m'a semblé, d'un coup, être trop fait pour rentrer dans les codes eurovisionnesques de base. Au moins, elle pourra mutualiser ses danseurs aquatiques avec la Roumanie, pour faire des économies.
• Azerbaïdjan, 6 points: avec un titre comme Start a fire, j'imaginais une chanson un peu plus volcanique, je dois dire. Mais malgré cette petite déception, j'ai trouvé le moment plutôt joli, notamment lors des quelques envolées, qui restent très sages, et grâce au son de cette flûte. Si la mise en scène est aussi sobre que la chanson, ça pourrait être bien (et en plus, elle pourra mutualiser ses feuilles volantes avec la Norvège).
• Norvège, 6 points: c'est tellement la même chanson que celle de l'Azerbaïdjan, jusqu'aux feuilles qui volent. Sauf que, cette fois, on a un monsieur qui n'a pas le physique de sa voix ni de sa chanson. Mais puisque c'est la même chanson, j'ai aussi trouvé ça plutôt joli, notamment grâce à la mélodie de voix du refrain. Si la mise en scène est aussi sobre que la chanson, ça pourrait être bien.