Les trésors oubliés de la Star Academy 2

Il était une fois une jeune princesse. Elle était grande, elle avait de longs cheveux noirs et, quand elle ne faisait pas la gueule comme cela lui arrivait souvent sans qu'on sache trop pourquoi, elle était plutôt jolie. Et pourtant, cette princesse souhaitait rester anonyme. Aussi l'appellerons-nous Gwenaëlle. Oh, je sais, c'est un peu cliché, et il faut se méfier des clichés car l'habit ne fait pas le cordonnier, mais oui, son prénom révèle bien son secret: Gwenaëlle est bretonne.
Enfin, secret, c'est un peu exagéré, parce qu'elle en est plutôt fière. Elle a même sorti un disque pour le chanter au monde! Mais n'allons pas trop vite, car cette histoire commence bien avant cela!

Il y a très longtemps, Gwenaëlle vivait dans un grand château... On pourrait penser que c'est tout à fait normal pour une princesse, mais les temps étaient déjà difficiles à l'époque et elle n'était pas seule sous le toit de ce château. Un château qui, en plus, était fort loin de sa Bretagne natale. Pire que tout: en banlieue parisienne! Mais en temps de crise, on ne refuse pas une colocation, fût-ce en région parisienne. D'autant qu'en ce temps-là, Gwenaëlle avait déjà dû quitter sa Bretagne natale pour Vichy, en Auvergne. Et quand on habite à Vichy, on ne refuse pas une colocation, fût-ce en région parisienne. On ne refuse rien, d'ailleurs, mais je m'égare.
Gwenaëlle était donc une princesse. Avec, parfois, des habitudes de princesse, qui pouvaient la rendre antipathique, à cause de cet air toujours trop sérieux qui font qu'on n'aime jamais tellement les premiers de la classe, et surtout pas celles qui utilisent leur longue chevelure pour cacher les réponses à leurs voisins. Oh, mais Gwenaëlle n'était pas comme ça, tout de même! Non, elle avait même des amis dans ce château. Une, en tout cas. Et puis, elle avait un air perpétuellement sinistre et trop souvent la bouche en cœur, mais il fallait bien reconnaître qu'elle avait une belle voix. C'est grâce à ce don qu'elle fut récompensée, lorsque la fin du bail arriva et que, tandis que son colocataire noir était mis à la porte sans rien, elle reçut un contrat qui ferait rêver des millions de petites filles.

Et Gwenaëlle eut du succès, même si ce n'était pas vraiment Pascal O. qui avait composé son premier single. Celui-là même qui se classa n°1 du top 50. Puis il y eut d'autres chansons, même un autre album, avec Laurent V., ce qui, sur un plan musical est bien plus respecté que n'importe quel Pascal O. Et puis, un jour, en participant à une émission où il faut trouver des paroles, elle choisit de ne pas chanter sa propre chanson. Elle qui, pourtant, semblait un peu fière d'avoir vécu dans ce grand château, qui était retournée si souvent depuis saluer ses producteurs, semblait subitement renier son passé.

Pourtant, de tous les habitants de ce château, ou de sa dépendance dans la cour, voire de la résidence secondaire de la rue Charlot, Gwenaëlle est la seule à avoir réussi à atteindre la première place du Top 50 de son vivant. Et elle l'a même fait deux fois, avec cette chanson honnie dont on ne peut pas dire le titre, mais aussi Gwenaëlle Ohwo!, une chanson pseudo-autobiographique où elle parle, c'est sans doute un problème, de [s]on académie. Et, il faut bien le souligner, après s'être méchamment viandée à force de vouloir se détacher de son image pour se repositionner dans le monde d'Alice au pays des merveilles et des petits chiens virtuels sur Nintendo DS, elle a su retrouver le sommet des charts, en rendant hommage à ses origines bretonnes. Et depuis, quoiqu'elle ait pu chanter dans Gwenaëlle Ohwo!, elle peut se prendre pour une reine et prétendre ne pas savoir de quoi il est question quand on lui parle de château ou de Houcine, et ce même si douze millions de gens en ont été témoin... Mais c'est sans doute un bon choix, de faire oublier une victoire à la Star Academy pour faire une carrière musicale respectable.
Il faudrait demander son avis à Mickels...

Même si la vie nous entraîne, ohwo
J'étais comme je suis, Nolwenn ohwo
Rien n'a changé...
J'ai toujours peur le soir!

Voici donc les deux singles de cette chanteuse anonyme, mais aussi tous les singles issus de la Star Academy qui ont atteint la première place du top 50, parfois le temps d'une semaine, parfois pour y rester neuf semaines, et qui feront une playlist forcément imparable pendant votre réveillon. Une playlist courte mais, et ça c'est beau, de dix chansons exactement.



  1. Nolwenn Ohwo! - Nolwenn Leroy (Star Academy 2) - 2005
  2. Laissez-moi danser - Star Academy 4 - 2004
  3. La musique (Angelica) - Star Academy - 2001
  4. Paris Latino - Star Academy 2 - 2002
  5. Santiano - Star Academy 5 - 2005
  6. L'orange - Star Academy 3 - 2003
  7. De temps en temps - Grégory Lemarchal (Star Academy 4) - 2007
  8. Adieu Monsieur le Professeur - Star Academy 4 - 2004
  9. Gimme! Gimme! Gimme! (A Man After Midnight) - Star Academy - 2001
  10. Cassé - Nolwenn Leroy (Star Academy 2) - 2003

Commentaires

Rhum Raisin a dit…
Notre belle Gwenolwenn a passé une ou deux années d'études dans une ville que je connais bien. Malheureusement, ma destinée a sournoisement fait en sorte que je ne croise jamais son chemin. J'ai néanmoins croisé le chemin de quelques personnes, qui ont elles-mêmes croisé le chemin d'autres personnes, ces dernières étant parfois, quelle coïncidence, d'anciennes camarades de promo de Gwenolwenn. Il se trouve que je n'ai jamais réussi à trouver une seule personne qui gardait un bon souvenir de moments passés à côtoyer cette future star.
Il m'était absolument inconcevable d'imaginer que cette chanteuse à la si belle voix put être un personnage froid, distant et méprisable. Je ne voulais pas donner raison à Georges-Alain.
Et puis il y a eu cet épisode que tu mentionnes et dont seuls les fans de la belle Gwenolwenn, toi et moi se souviennent. On le savait, qu'elle assumait mal son propre succès d'une chanson de Pascal O. Mais ce dédain humiliant pour l'auteur en question lorsque, dans cette émission où il faut retrouver les paroles, elle préféra Casser la voix à Cassé me convainquit de l'honnêteté des gens qui aimaient à rappeler la mauvaise réputation de la Bretonne-qui-a-passé-bien-plus-de-temps-à-Vichy.
Il n'empêche que je l'aime beaucoup et que je ne regrette pas de l'avoir soutenue face à Houcine.

Pour ce qui est de ta sélection de N°1: j'aime le débit de Nolwenn Ohwo! et son refrain parfaitement identifiable, ce qui en fait un excellent produit; Laissez-moi danser est ma chanson d'ouverture de prime préférée (rythmée, kitsch et ultra connue) et correspond à une année où j'attendais impatiemment chaque vendredi soir; la première fois que j'ai entendu La musique, c'était le générique de fin d'une quotidienne et je me suis immédiatement dit que cette mélodie ne pouvait pas ne pas devenir un tube; je suis beaucoup plus mesuré sur Paris Latino pour la simple et bonne et raison que je visualise Georges-Alain danser, et ça gâche un peu; Santiano ne me fascine pas; L'orange me fascine pour tout, le texte, le clip, Michal qui court dans la montagne, les voix féminines qui montent vers les aigus (crochu-uuuues...)... tout, quoi; De temps en temps, plus gros tube posthume de Grégory, est une ballade douce qui me plaît beaucoup; le visage bonhomme d'Oscar Sisto me revient instantanément en tête à l'écoute d'Adieu Monsieur le Professeur, et je préfère cette chanson d'Hugues Aufray à Santiano; je n'ai jamais aimé la reprise de Gimme, Gimme, Gimme par Jenifer, Olivia et Carine (si ma mémoire est bonne?); j'aime Cassé, peut-être pas autant que Nolwenn Ohwo!, mais, moi, je ne dénigre rien.

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