Un trésor oublié de l'Eurovision (2)

La Belgique a été éliminée aux portes de la finale, hier soir en direct de Belgrade, et tout le monde s'en moque (même en Belgique, en fait, où plus personne ne regarde vraiment l'Eurovision). Je maintiens que ce grand pays méritait pourtant cet honneur, au moins pour rendre un certain hommage à l'audace belge au Concours, et même un certain avant-gardisme. Pour le démontrer, remontons donc en 1980, lors du 25ème anniversaire du concours, en ces temps immémoriaux où l'Italie était encore candidate et où, surprise, le Maroc figurait au programme.

Cette année-là, le Luxembourg change la face du monde grâce aux inoubliables Sophie et Magaly et à l'immortel
Papa pingouin, que Pigloo choisira de massacrer vingt-cinq ans plus tard. De son côté, Évelyne Dhéliat accède à la gloire internationale qu'elle méritait déjà, deux ans avant d'emménager dans La Maison de TF1 avec Nicolas Lejardinier, en présentant devant tout un public en transe la chanson française, qui, elle n'est pas restée dans les annales. Mais indubitablement, le clou du spectacle n'était autre que la dernière chanson, la chanson belge. Euro-vision. Non, je ne répète pas le nom du concours comme ça sans raison au milieu de mes phrases comme je dirais sale pute enculé ta race si j'étais atteint du syndrome Gilles de la Tourette; Euro-vision, c'était le titre de la chanson belge. Quant au groupe qui l'interprétait, c'était Telex.

La modernité de Telex ne se trouve pas dans son nom, pourtant à la pointe de la technologie en 1980 même si, aujourd'hui, plus personne ne sait vraiment ce qu'est un télex. Un fax, à la limite... Mais un télex, ma bonne dame! Qui utilise encore le télex? C'est comme le télégramme, d'ailleurs, mais c'est un autre débat. L'originalité de Telex est que, en 1980, ils sont le premier groupe à proposer de la musique synthétique à l'Eurovision, vingt-huit ans avant Sébastien Tellier, celui qui devrait finir vers le bas du tableau samedi soir, loin loin loin de la Russie, la Grèce, la Finlande, la Serbie et la Lettonie. Malheureusement, le titre finit bien bas, mais c'est sans doute d'abord à cause du second degré des paroles, qui sont devenues depuis un grand classique des pays qui n'ont pas d'idées, à l'image de la dinde irlandaise cette année.


Beaux messieurs, belles dames
Musique au programme
Chanteurs, à vos gammes
Que le meilleur gagne
Les frontières sont ouvertes, que déclarer
Si ce soir c'est la fête?...
Les vedettes sont inquiètes
Elles se maquillent
Fument une cigarette
Avant d'aller sur la sellette
Eurovision, Eurovision, Eu-ro-vi-sion (bis)
(Telex / H. Dierks)

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