Téléphone-moiiiiii

Moui, bien sûr, quand ça commence, on a l'impression qu'on va voir la bouse du siècle... Et franchement, effectivement, ça commence dans le très basique, avec un JiBé Maunier à appareil dentaire et surabondance capillaire, une blague sur les skates et les roux, un hommage aux Choristes qu'on n'entend pas, un «J'vais bientôt être célèbre», le fantasme de tous les profs exaucé, le fantasme de tous les élèves exaucé et même un petit propos un poil limite homophobe mais c'est pas grave parce que c'est Édouard Collin qui le dit... Ça se laisse regarder sans sourciller, sans prêter la moindre attention à sa montre, mais c'est un peu bidon quand même, et puis bon, ça reste mieux que Brice de Nice...

Un film d'ado basique où le loser, l'ado pauvre, pas boutonneux mais loin d'avoir une voix de papa, veut sortir avec la bombasse du lycée alors qu'il n'a même pas de portable et que, pas de bol, le type le plus populaire du lycée est déjà sur les rangs, même si trois patins, c'est pas vraiment sortir avec...
Ou presque basique, parce que, en plus, l'ado ringard a un téléphone qui joue le rôle de lampe magique même si on ne lui demande rien, ce qui permet d'assister à un défilé de bonnes blagues qu'on oublie aussitôt.

Et puis, soudain, tout part en vrille. Avec un strip-tease de Vladimir Consigny et sa conclusion en apothéose, d'abord. Et surtout, quand le téléphone comprend que non, JiBé lui préfère la fille canon, et décide se venger, dans un festival de grand n'importe quoi jouissif où les coups de skate dans la teuté fusent, et que les gens meurent dans des conditions plus ou moins gore, ou que les gens ne meurent pas, pour atteindre le niveau de Serial Lover. Alors, le casting montre tout son génie, l'essentiel des personnages, sauf Syd-le-héros, étant quand il faut d'une débilité effrayante, de la bombasse (Angie Decker) à la suceuse (Géraldine Martineau), en passant par la cruche très très blonde (Anaïs Demoustier) et la meilleure copine qui fait des choses très bizarres avec son visage (Judith Chemla), sans oublier chez les garçons le roux tout aussi loser que son copain (Benjamin Jungers) et le super balèze/super viril/super gorille du populaire Virgile (Édouard Collin).

Du coup, je crois que je ne peux pas éviter la dernière phrase, juste en-dessous...
Hellphone n'est pas loin d'être un chef-d'œuvre.

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