Le monde du silence
Aujourd'hui, après avoir salué mes élèves qui entraient dans la salle, puis leur avoir fait signe de s'asseoir, le même rituel s'est répété à chacun de mes trois cours: j'ai pris un feutre, le bleu, et j'ai écrit «je vous informe que je suis aphone et que je ne peux donc pas parler» (irrémédiablement suivi d'un «ça veut dire quoi, aphone?», voire d'un «ça veut dire quoi, aplione» particulièrement vexant même si j'ai bien conscience que mes «h» sont un peu mon point faible, avec les «t» majuscules qui sont trop souvent et à tort pris pour des «c». Il y a aussi les «n» majuscules, mais le problème avec eux vient surtout que je ne suis jamais satisfait d'eux, ils ne vont pas avec ma main, alors que je passerais des heures entières à tracer des «p» ou des «d», ce qui a sans doute un sens psychanalytique profond...). En soi, pour cette raison, j'aurais dû rester chez moi. J'ai quand même eu droit à une formation d'une journée entière sur la vo...