Collection de garçons

Si je n'avais pas été aussi débordé cette année, j'aurais pu vous évoquer un fait qui fit ma joie, comme une espèce d'accomplissement personnel. Et puisqu'il n'est jamais trop tard pour vous faire partager mon bonheur, j'ai le plaisir de vous l'annoncer.
(petit roulement de tambour)
j'ai enfin complété ma collection des petits amis de Tina
vus en vrai dans une comédie musicale!

J'avais vu Vince -on était encore en 2009!- dans Mozart l'opéra rock, avant de réaliser, en revoyant Le Roi Lion (puis en le rerevoyant l'été dernier) que Mickaël avait un rôle dedans, ce que je n'avais pas pu remarquer la première fois, alors que Chante! n'existait pas encore, à l'automne 2007. Mais il m'en manquait un, et le plus important: Stan.


Car, soyons clair, Mickaël est gentil, attentionné, amoureux, mais surtout fade. Bien évidemment, il n'y a aucune comparaison possible avec Vince, dont on ne comprend pas toujours ce qu'il dit sous prétexte qu'il est italien et qui, surtout, a probablement deux fois l'âge de Tina, mais Stan... c'est Stan!
Ah, il fallait les voir se chercher tous les deux pendant presque toute la saison 2, se tester, se détester, mais surtout se regarder!


Un exemple pris absolument au hasard dans la saison 2 de Chante!
via Youtube

Et donc, Stan tenait le rôle central dans Hair au Palace. Pas le rôle principal, qui était plutôt tenu par Philippe d'Avilla, mais celui autour de qui tourne l'histoire... Enfin, si on peut dire qu'il y a une histoire, parce que, il faut bien le dire, ce Hair avait surtout de quoi laisser circonspect.
Tout d'abord, c'est un choix curieux d'alterner des chansons en français et en anglais. Admettons qu'Aquarius (l'ouverture, prometteuse) ne puisse pas être traduit, supposons que c'est une chanson trop mythique, mais dans ce cas, autant ne pas traduire Laissons entrer le soleil (le final, curieusement mis en scène, puisque personne n'y est, sur scène), surtout pour ne même pas reprendre la traduction de À la recherche de la Nouvelle Star, que j'aurais au moins pu chantonner en même temps. Entre les deux, on ne comprend pas grand chose, que ce soit en anglais ou en français (le son n'était pas vraiment bon), si ce n'est la chanson Sodomie, qui arrive à point nommé, au milieu du spectacle, en forçant le public à se réveiller en reprenant en chœur ce sympathique refrain:
Sodomie
Fellation
Masturbation
Pédérastie
L'avantage, c'est qu'il n'y a de toute façon pas grand chose à comprendre. Il est question d'amour, de drogue, d'arbres, d'amour, de SIDA, d'armée, mais tout est très confus, comme si on assistait à une espèce d'improvisation très préparée. Avec la sensation qu'l faudrait être aussi défoncé qu'ils sont censés l'être pour apprécier pleinement l'ambiance très étrange qui se dégage de la scène (et qui laisse, c'est un fait, la majeure partie du public sur le bord du chemin). La fameuse scène d'orgie est bien rendue, la chanson Hair est dynamique et, surtout, le casting n'est pas déplaisant. Si on retrouve là Lucie Bernardoni de la Star Academy (qui a finalement encore une carrière, contrairement au vainqueur de son édition), on remarque surtout Régis Olivier de Fa Si La Chanter qui livre un numéro plutôt épatant. C'est sans doute cette énergie commune qui sauve à peu près le spectacle, mais sans aller jusqu'à se relever la nuit.
À vrai dire, si la standing ovation n'avait pas été quasiment imposée, il n'y aurait même pas eu de quoi se lever à la fin du spectacle...

En revanche, à la fin de Hairspray, Marie Fugain s'est levée. Sans doute parce que j'étais devant elle et que je m'étais levé, histoire de soutenir ma sœur, qui était encore un peu seule debout mais qui avait beaucoup aimé. Si vous croisiez ma sœur, elle pourrait déclarer, avec un soupçon de fierté, être à l'origine de la standing ovation qu'a eu le casting de Hairspray ce soir-là au Casino de Paris (si vous faisiez partie du casting de Hairspray et que vous souhaitez la remercier, je pourrai lui passer le message).
De toute façon, peu importe, car le spectacle le méritait. Là encore, le son n'était pas réglé au mieux pour comprendre les paroles françaises des chansons, dont l'adaptation semblait pourtant plus correcte (malgré ma grande crainte à la première écoute des Copains d'la récré, pour The Nicest Kids in Town). Mais il se dégageait une énergie particulièrement positive de la scène, qui ne pouvait qu'embarquer le public. Seaweed ne chantait pas particulièrement juste et semblait très fatigué, certes. L'un des danseurs de l'ensemble avait un violent strabisme qui détournait un peu l'attention, qu'importe.
Peut-être que le spectacle n'était pas encore complètement rôdé (c'étaient encore les premières représentations), mais on était loin de la kermesse de fin d'année. Et puis il y avait Link (Julien Husser), très bon et très beau, ou encore Caroline Delismes en Velma à la Michelle Pfeiffer et le duo des parents Turnblade (Franck Vincent et Gilles Vajou), dont la complicité a permis un très beau tableau sur You're timeless to me , ce moment joli mais un peu chiant dans le film (si le titre français est indiqué dans le programme, je ne le connais pas, puisque, quand on va aux premières, les programmes n'existent pas, ce que je regrette, parce que j'aime bien avoir un programme). Un film avec lequel ce spectacle prenait quelques libertés, inversant quelques séquences autour du changement d'acte, ajoutant des chansons réservées au générique et modifiant légèrement la venue du dénouement.
Mais un dénouement toujours sur l'imparable You can't stop the beat (au refrain tout aussi laborieux à chanter en français), qui n'en finit pas et ça tombe bien, parce que le public ne voulait pas que ça finisse!

Enfin, sachez-le, mais si vous achetez des places pour le rang D au Châtelet (ce qui, au passage, coûte un rein), vous pourriez bien tomber au premier rang, avec une vue directe sur la fosse et tout l'orchestre, qui se prépare ou papote, en attendant le chef d'orchestre. Ce qui, finalement, n'est pas si bien que ça, quand on va voir Sweeney Todd, parce que les sous-titres, eux, sont au-dessus de la scène ou sur les côtés, mais donc pas dans l'axe des comédiens et que cela implique une petite gymnastique des cervicales pour lire vite et très vite revenir regarder la scène où il y a un monde fou, jusque dans les décors (magnifiques!) dans les coins, qu'on ne voit même pas forcément quand on est au centre de la salle...
Et puis, quand on est au premier rang, on peut être trop bas et être presque gêné pour bien voir Sweeney Todd égorger ses victimes avec tout ce qu'il faut de sang qui coule ou qui gicle!
Ma sœur, encore elle, aime tellement Johnny Depp qu'elle s'est retrouvée un peu déstabilisée par ces voix d'opéra, avant d'admettre malgré tout que c'était un spectacle vraiment très réussi. Moi, qui ne connaissais pas le film de Burton (et ne le connais toujours pas), ni même quoi que ce soit sur la légende du diabolique barbier de Fleet Street, j'ai été particulièrement emballé, en particulier par la rengaine de The Ballad of Sweeney Todd, qui revenait avec tous ses chanteurs dans les moments dramatiques, par l'apocalyptique City on fire ou par l'ouverture du deuxième acte, God That's Good!
Et si j'ai parfois décroché à cause des chansons (est-ce un crime d'être plus Hairspray que Sweeney Todd?), l'histoire était délicieusement horriblement tragique et les performances de Mrs. Lovett et Toby (Caroline O'Connor et Pascal Charbonneau) étaient tout simplement exceptionnelles. Et là, ma sœur ne pourra pas prétendre avoir lancé la standing ovation ce soir-là. La salle n'avait pas besoin d'elle pour ça.

Commentaires

Funben a dit…
On a vu exactement les mêmes spectacles et on en pense à peu près la même chose. Popa, venu avec moi voir hair m'a dit qu'il y en avait un qui jouait dans chante( et non pas qui chantait dans joue). Je pensais que c'était Laurent Ban, mais grace à toi, j'ai appris que non. Et rien que pour ça: merci.
Pierre a dit…
Parce que Popa connaît les gens qui jouent dans Chante!? Popa regarde Chanre!?
Laurent Ban était remplacé par Philippe d'Avilla, le soir où j'ai été voir le spectacle. Sinon, en effet, il y aurait eu deux acteurs de Chante! sur scène (sauf que le personnage de Laurent Ban n'est jamais sorti avec Tina).
Funben a dit…
Le soir ou j'y étais j'ai eu D'avilla et Ban qui avaient chacun leur role. D'avilla doit etre un peu la doublure de tout le monde... Quant à Popa, je ne sais pas s'il regarde chante...

Ton blog me fait toujours bugguer sous firefox mais j'ai trouvé une parade parce que comme même ce serait bien dommage que je ne puisse plus le lire...
popa a dit…
Ah ben juste l'article où je veux commenter, on parle de moi, c'est rigolo.
Je ne regarde pas Chante, et je pense que le mec qui me disait quelque chose et que j'ai associé à cette série était celui que je voyais dans Fa si la chanter il y a 15 ans !
Quant à un acteur de Chante dans ce spectacle.. ben jsais pas qui c'est !

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