Mission Eurovision [3/12]
Oui, je sais, j'ai commencé avant-hier en arguant que l'Eurovision faisait
partie de ces repères immuables et rassurants en ces temps de monde qui
va mal. Seulement, voilà, il faut que je vous le dise: tout n'est pas si
rose à Malmö. Bon, je sais bien que je vous ai déjà dit ça hier et que, finalement, c'était juste une histoire de Jedward, mais cette fois, oui, c'est sérieux! Il est fini le temps de l'équité, ou seul le hasard décidait de tout. Oubliés, ces moments de grand suspense où les chanteurs tiraient au sort une boule dans une coupe, le cœur battant la chamade, espérant ne surtout pas voir le numéro 1 inscrit dessus, parce qu'il n'y a sans doute pas grand chose de pire que de commencer un concours.
Le Grand Capital a eu raison, aussi, de l'Eurovision. Et cette année, ce sont donc les producteurs eux-mêmes qui choisissent l'ordre de passage, afin, officiellement, d'assurer un show plus équilibré que précédemment, quand trois ballades identiques pouvaient succéder à trois chansons rythmées construites sur le même modèle. Une raison de plus, pour chaque pays, de frapper un grand coup. Et par frapper un grand coup, par exemple, surfer sur des chansons qui ont déjà fait leurs preuves. Oh, bien sûr, dans la sélection d'hier, c'était déjà un peu le cas, mais aujourd'hui, on parle de vrais winners. Par exemple, à Euphoria, qui a fait gagner Loreen et la Suède, l'an dernier, et dont l'auteur a composé la chanson géorgienne. À Running scared, qui permit à Elli, Nikki et tout l'Azerbaïdjan de l'emporter, en 2011, dont le compositeur a été embauché par les Belges (pfff, dire que ç'aurait pu être Jérémy Chapron!). Ou encore à Molitva, chanson serbe victorieuse en 2007, dont le parolier a été réembauché par la Serbie pour composer leur nouveau candidat.
Sur le papier, voilà donc trois candidats sérieux, bien plus, par exemple que la proposition saint-marinaise, qui, pourtant, a tenté d'appliquer ce même schéma. Mais le compositeur de Ein bißchen Frieden, Grand Prix Eurovision en 1982 pour l'Allemagne (et du Papa pingouin, deux ans plus tôt, pour le Luxembourg, entre de nombreuses autres tentatives) joue-t-il vraiment dans la même cour?
Le Grand Capital a eu raison, aussi, de l'Eurovision. Et cette année, ce sont donc les producteurs eux-mêmes qui choisissent l'ordre de passage, afin, officiellement, d'assurer un show plus équilibré que précédemment, quand trois ballades identiques pouvaient succéder à trois chansons rythmées construites sur le même modèle. Une raison de plus, pour chaque pays, de frapper un grand coup. Et par frapper un grand coup, par exemple, surfer sur des chansons qui ont déjà fait leurs preuves. Oh, bien sûr, dans la sélection d'hier, c'était déjà un peu le cas, mais aujourd'hui, on parle de vrais winners. Par exemple, à Euphoria, qui a fait gagner Loreen et la Suède, l'an dernier, et dont l'auteur a composé la chanson géorgienne. À Running scared, qui permit à Elli, Nikki et tout l'Azerbaïdjan de l'emporter, en 2011, dont le compositeur a été embauché par les Belges (pfff, dire que ç'aurait pu être Jérémy Chapron!). Ou encore à Molitva, chanson serbe victorieuse en 2007, dont le parolier a été réembauché par la Serbie pour composer leur nouveau candidat.
Sur le papier, voilà donc trois candidats sérieux, bien plus, par exemple que la proposition saint-marinaise, qui, pourtant, a tenté d'appliquer ce même schéma. Mais le compositeur de Ein bißchen Frieden, Grand Prix Eurovision en 1982 pour l'Allemagne (et du Papa pingouin, deux ans plus tôt, pour le Luxembourg, entre de nombreuses autres tentatives) joue-t-il vraiment dans la même cour?
Nodi & Sophie - Waterfall (Géorgie)
Roberto Bellarosa - Love kills (Belgique)
Moje 3 - Љубав је свуда (Serbie)
Le classement du jour, spécial chansons qui se terminent brutalement:
- Géorgie, 6 points: Monsieur (j'imagine que c'est Nodi, puisque ce n'est sûrement pas Sophie) est un peu joli, ça m'a occupé sur le début de la chanson. C'est très inoffensif, un peu cucul mais sans faire fondre les dents, mais le final où tout explose, entre les instruments qui jouent n'importe quoi en même temps (j'ai eu l'impression qu'une autre vidéo s'était lancée sans que je demande rien) et leur Waterfall où ils tiennent la note... je crois que, si c'est bien fait, ça peut vraiment bien rendre.
- Belgique, 6 points: du souvenir que j'ai, Roberto Bellarosa n'était pas franchement mon favori dans The Voice Belgique et, là encore, le jeune homme ne me semble pas très charismatique (en plus d'avoir une vilaine peau, filmée en trop gros plan). Peut-être un problème avec l'anglais? En tout cas, si cette proposition n'est pas aussi percutante qu'un Me and my guitar, elle fait plutôt le job et pourrait connaître une deuxième vie en radio. J'adore le break avant le dernier refrain!
- Serbie, 6 points: la mise en scène me laisse présumer qu'on a affaire à une jeune femme tiraillée qui ne sait choisir ni sa robe ni entre sa bonne et sa mauvaise consciences. La mise en scène que je trouve assez vulgaire, curieusement à cause de l'ange. Reste que, musicalement, c'est punchy et le refrain est efficace (particulièrement le passage où elles disent -j'ai été chercher- Malo volim, malo ne volim). Elles passent après le Belge mais, pas de chance, elles passent en dernier.
Commentaires
Serbie. Ils ont réembauché leur parolier de 2007. Bien bien. Ont-ils réembauché aussi le chorégraphe maltais de 1999 ? En tout cas, bien que ce soit chanté en serbe, je crois que j’ai compris la chanson. Vive le théatre en costumes.
Belgique. Le jeune homme est vraiment très jeune, non ? Et il a un défaut d’élocution similaire à Isabelle Mergault, mais moins prononcé, et moins mignon, mais néanmoins pas pratique quand on est chanteur. Je ne suis pas fan de l’interprète, il faudrait qu’il en fasse moins déjà, mais la chanson pourquoi pas, elle est prenante.
Pour la Belgique, quand Roberto a gagné The Voice l'an dernier dans l'équipe de Quentin Mosimann, il était trop jeune pour conduire la voiture fournie avec. Il doit être majeur depuis mais oui, je pense qu'il est trop jeune pour chanter ça. Je ne me souviens pas, par contre, d'un quelconque défaut d'élocution.
Mon classement du jour:
1/ Serbie. Assez punchy, oui. Mais ce Do-Ré-Mi-Fa-Sol-Fa-Mi-Ré-Do en plein refrain me rappelle mes gammes au piano, mélodie absolument pas mélodique du tout. C'est donc une première place faible pour aujourd'hui.
2/ Géorgie. Ballade très banale qui n'égalera pas les gentils Azéris d'il y a deux ans qui me plaisaient bien.
3/ Belgique. A part me dire que le chanteur était un peu un BB Brunes raté, je n'ai pas trop retenu la chanson. Donc assez insipide.
RR, je n'ai jamais fait de gammes d'aucun instrument mais je sens que c'est Do-Ré-Mi-Fa-Sol-Fa-Mi-Ré-Do que j'aime particulièrement dans la chanson.
Et oui, Ralph Siegel a composé plein de choses et notamment pour l'Eurovision. Dont la chanson de Saint-Marin que tu aimes tant et Le papa pingouin (que tu aimes bien aussi, non?). Tu trouveras ses autres œuvres eurovisionnesques là: http://www.diggiloo.net/?info.2013sm
C'est à la fois facile et entraînant, mais de toute façon ce que je préfère c'est le démon.
Nataka, je te crois pour le Fa-Sol-La-Si bémol-Do-Si bémol-La-Sol-Fa. Et, après réflexion, c'est tout aussi logique, puisque c'est la même gamme, mais en commençant par le fa. Mais comment es-tu allée chercher ça? A l'oreille et avec ton clavier?