De l'art de la surprise

La semaine dernière, j'ai reçu un énigmatique sms de ma sœur.
C'est quoi déjà, la BD avec une grenouille qui se transforme en homme?
Euh... Comment, quoi, qu'est-ce qui se passe?!
Bah je sais pas, t'es censé t'y connaître en bd, non? J'ai lu ça pendant les vacances, je t'ai dit: une grenouille transformée en homme...

Ah, donc, sous prétexte que j'ai vaguement mille bédés dans ma bibliothèque, on peut m'envoyer un sms avec une question assez peu détaillée finalement, histoire de m'enfoncer dans ma méconnaissance crasse de ce qui sort des grands classiques de la bédé franco-belge? Ah merci ma sœur!
Me faire ça le jour de mon anniversaire, en plus!
Moi qui pensais benoîtement que, après que ma mère m'eut demandé la veille si j'étais disponible ce soir-là -oui- en m'annonçant un probable enlèvement -j'ai préféré ne pas avoir de grandes espérances-, j'allais être tranquille jusqu'à cette visite familiale.
Un nom bizarre genre Gandaflo, Garauflo...

Ah oui, Garulfo, donc.
Enfin, Garulfo, en tout cas, c'est un nom qui me dit quelque chose.
Donc Garulfo parle d'une grenouille qui devient un homme, alors, probablement.
Voilà voilà...
Mais...
Non?!
Enfin...
Quand même...
Mais ça se p...
Ou alors...
Rhôô...

Quand Mum et Sister sont enfin venues, il était suffisamment tard pour comprendre que j'avais bien fait de présumer que j'allais avoir enfin l'occasion de goûter la gastronomie mexicaine du El Rancho. Je ne suis pas fan des quesadillas qui mélangent le poulet et le cheddar, plus encore parce qu'il y a du cheddar, et les brocolis nature à plonger dans une crème fraiche très goutue m'ont laissé perplexe sur la manière dont il fallait les manger (sans doute aurais-je dû aussi les plonger dans le guacamole), mais le poulet caramélisé se laissait manger sans aucun problème, bien au contraire!
Et au moins, on pouvait parler, ce qui n'aurait pas été possible si nous avions été au théâtre. Par exemple.
Et puis El Rancho, c'est quand même juste à côté. Ah, le Mexique à la porte, quel rêve!
Reste que ça me fait un rêve de vie de moins à réaliser... Après Le Paradis du Fruit, que me restera-t-il?!

Le Oh! Poivrier, à la rigueur...
Mais bon...

Toujours est-il, donc, que je n'ai pas été surpris, finalement.
Et d'ailleurs, quand j'ai ouvert mes cadeaux, un peu plus tôt, il faut bien l'admettre, je n'ai pas du tout été surpris. Je savais très bien que j'allais y trouver un sachet de ces bracelets qu'ont mes élèves et qui sont trop cool!


Et oui, vous vous en doutez, j'ai eu un tome de Garulfo, aussi...
Du coup, il faut bien le dire, parce que M. m'avait demandé avec insistance si j'aimais le chocolat, si j'aimais le chocolat belge, si j'aimais le chocolat noir, après qu'elle et toute sa classe aient entonné un Joyeux anniversaire, histoire de perdre encore un peu de temps sur mon cours, les fourbes, puisque la plupart d'entre eux m'avaient déjà souhaité un bon anniversaire en entrant dans ma salle (je vous l'ai dit, ils sont fourbes), j'ai choisi de me préparer psychologiquement à feindre la surprise quand M. m'offrirait une boîte de chocolats, au risque d'être effroyablement déçu si, entre-temps, elle avait réalisé que, quand même, pourquoi est-ce qu'elle offrirait une boîte de chocolats pour l'anniversaire de son prof, juste parce que, genre, après la chanson, en plaisantant, il aurait dit être déçu de ne pas avoir de cadeau, lui qui est pourtant un prof si extraordinaire. Enfin, c'est vrai, ça, quel toupet, ce prof! Déjà que c'est limite un peu puéril de suggérer sa date de naissance, comme pour attirer l'attention, en soulignant une date importante au moment de noter les devoirs... Et en plus, il faudrait lui offrir un cadeau?!! Il a pas un peu pris la confiance, lui?!

Mais non, finalement, j'ai eu mes chocolats.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Lilly-Fleur Pointeaux nue (n'est pas dans ce billet)

À lit ouvert

The boys from Ipanema